Leur camping-car était volé, ils l’ignoraient

En 2012, Raphaël et Solène Charlet réalisent leur rêve : celui de s’offrir un camping-car. Un rêve qui s’est finalement révélé être un vrai cauchemar.

Raphael et Solène Charlet, jeunes mariés, habitent le nord de la France. Avec leurs économies, ils s’offrent en 2012, un camping-car pour visiter l’Europe. Leur choix se porte sur une capucine McLouis de la gamme Lagan, trouvé sur Le Bon Coin et affiché à 25 000 €. Le vendeur est en Haute-Savoie et se déclare « le père de la propriétaire qui habite en Italie et est en plein divorce », se souvient Raphaël. Les papiers du véhicule sont en règle et la sous-préfecture de Douai immatricule le véhicule sans problème juste après l’achat.

Arrêtés pour recel

Le couple en profite ainsi chaque été en se rendant en Grèce. Mais en mai dernier, Raphael et Solène Charlet sont arrêtés à la frontière Allemande. Surprise : le véhicule est déclaré comme volé en Italie. Commence alors un combat administratif : Raphaël poursuivi pour recel doit d’abord prouver sa bonne foi. Le camping-car est saisi et la famille doit se rapatrier elle-même vers la France puisque leur assurance les lâche à la suite de la plainte pour vol contre eux.

Le couple se tourne alors vers l’ancien propriétaire. Mais là encore, ils sont face à un mur : « il me dit que je peux entamer toutes les démarches que je veux. Et que de toute façon, il n’a pas de fille en Italie », témoigne Raphaël. La famille Charlet porte alors plainte à son tour. Deux tentatives classées sans suite.

Rapatrier le camping-car ?

Du côté de l’Allemagne, la saisie est finalement levée et depuis, « les forces de l’ordre nous presse pour récupérer rapidement notre camping-car, détaillent-ils. Seulement, le véhicule est resté 1 an dehors avec des températures basses et surtout, le contrôle technique n’est plus valide ». Reste la solution d’un rapatriement. « Nous avons fait un devis qui s’élève à 4200 €. Un montant que nous n’avons pas les moyens de payer. » D’autant qu’excepté pour l’Allemagne, le véhicule « reste déclaré volé dans l'ensemble de l'espace Shengen », déplore Raphaël qui est en lien avec la gendarmerie de sa circonscription. Il ajoute également que les Gendarmes l’ont prévenu « qu'en cas de revente (même si la situation du véhicule était clarifiée), il serait dans l'obligation de prévenir les éventuels acheteurs pour ne pas devenir coupable d'un vice caché ». Un camping-car aujourd’hui invendable donc.

"La France va nous priver de vacances une fois encore"

Résultat, rien ne bouge. Le couple s’est tourné vers le Défenseur des droits. Quant à la préfecture du Nord, selon France Bleu, elle a déclaré dans un communiqué : « Le ministère est actuellement en lien avec les services italiens pour saisir l'origine de cette absence de déclaration et régulariser le dossier au plus vite ».

En attendant, le temps passe et l’été approche. La famille Charlet espère pouvoir récupérer son camping-car d’ici là. Mais elle pressent déjà amèrement qu’il n’en sera rien : « La France va nous priver de vacances une fois encore », déplore-t-elle.