Camping-Car Park : « Nous souhaitons avoir un maillage plus serré du territoire »

À la tête du réseau Camping-Car Park depuis maintenant quelques mois, Audrey Barbier-Litvak a répondu aux questions de CCMag pendant plus d’une demi-heure lors du dernier salon des maires, à Paris. L’occasion d’en savoir plus sur la stratégie du réseau mais aussi sur l’épineuse question des arrêtés de stationnement, qui revient souvent quand on parle de CCPark.

Audrey Barbier-Litvak, vous avez pendant longtemps travaillé dans le domaine de la tech’ mais depuis quelques mois, vous êtes à la tête de Camping-Car Park. Comment se sont passés vos débuts ?

Je n’avais jamais travaillé dans le tourisme auparavant, ni dans le milieu du camping-car. Je me suis donc concentrée à observer et à comprendre le secteur. J’ai beaucoup échangé avec les fondateurs, Corinne Bruel et Laurent Morice. J’ai même effectué un petit périple du côté de Noirmoutier, en famille. J’ai également écouté nos utilisateurs pour comprendre ce qu’était, véritablement, un camping-cariste, avec ses besoins et ses recherches. Ce fût très instructif.

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Rentrons dans le vif du sujet. Quels sont vos objectifs sur les prochains mois et les prochaines années, notamment en terme de développement du réseau ?

Suite à nos échanges avec nos camping-caristes, qui sont tout de même des grands fans de notre réseau, un peu comme des fans d’Apple, je me pose une question : qu’est-ce qu’on peut faire de mieux ? Dans cette optique, l’international s’impose comme un sujet important pour nous. A l’heure actuelle, Camping-Car Park dispose de près de 600 aires et nous aimerions rapidement en atteindre un millier. Notre but, ce serait que, pour un quart de ces nouvelles aires, l’ouverture se passe à l’international. image

Aire de Moustiers-Sainte-Marie

"Le but, c'est d'être tournés vers les camping-caristes et leurs besoins".

Et sur le réseau français ?

Nous souhaitons avoir un maillage du territoire plus serré. On voit sur certaines zones, comme autour de Lyon, de Clermont-Ferrand ou de Saint-Étienne, que nos clients n’ont pas encore beaucoup de choix. Il faut donc continuer dans cette direction. Nous nous sommes en effet rendu compte que, plus le réseau est dense, plus les camping-caristes s’en saisissent. Avec cette démarche, nous souhaitons leur offrir la possibilité, même s’ils ne veulent pas rester la nuit chez nous, d’effectuer les services en toute facilité, où qu’ils se trouvent. En fait, nous voulons que les camping-caristes soient rassurés sur le fait qu’ils pourront trouver une aire avec des services n’importe où. Cela pourrait par exemple leur offrir la possibilité de rouler avec un réservoir d’eau vide.

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Allez-vous aussi apporter des nouveautés sur le plan de la technologie, avec votre expérience ?

C’est le but. Au cours de mes premiers mois, j’ai déjà pu analyser, avec toute l’équipe, l’ensemble de nos données, à l’image de notre site internet ou de notre application mobile. Plusieurs choses vont être entreprises dans ce sens avec, par exemple, la création, très bientôt, d’un filtre pour que les camping-caristes choisissent leur aire en fonction du jour de marché de la commune. Nous voulons aussi être plus précis dans les choses à voir à proximité des aires. Le but, c’est vraiment d’être tournés vers les camping-caristes et leurs besoins. image

Aire de Loudenvielle

"Nous voulons travailler sur les taxes de séjour, car je pense qu’elles ne sont pas équitables pour les camping-caristes"

Dans le milieu, Camping-Car Park est un réseau clivant. Il est décrié par certains, apprécié par d’autres. La question des arrêtés, interdisant à tous les camping-cars de stationner sur une commune où une aire CCPark est implantée, est notamment un sujet central. Qu’avez-vous à nous dire à ce propos ?

Mais nous n’avons rien contre ! Et je dois dire que, dans plein de villes, nous avons des aires de camping-car ou des campings municipaux en plus de nos installations. C’est le jeu. Les arrêtés, ce sont les décisions des mairies, des collectivités locales.

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Audrey Barbier-Litvak, à la tête du réseau CCPark depuis maintenant quelques mois.

Camping-Car Park n’a donc rien à voir avec ce sujet des arrêtés ?

Il y a vraiment un malentendu sur cette question. On pense que c’est nous qui rédigeons ce genre d’arrêtés alors que nous n’en avons pas la compétence. J’ai envie de prendre l’exemple d’AirBnB. Cela n’aurait aucun sens d’interdire un deuxième appartement en location saisonnière dans le même immeuble. Ici, c’est pareil. C’est même très bien puisque, s’il y a déjà une aire, cela veut dire que c’est un endroit prisé, où il y a du passage. De plus, selon les études, les camping-caristes passent en moyenne 25 nuits dans leur véhicule par an. Et on se rend compte, sur le même intervalle, qu’ils s’installent quatre nuits chez nous. Il y a donc de la place pour tout le monde ! Sans compter que nous avons inclus, dans notre discours commercial, ce que le CLC (Comité de Liaison du Camping-Car, ndlr) préconise.

Je crois que vous avez aussi commencé à discuter d’un autre sujet avec certaines instances de défense de camping-caristes. Pouvez-vous nous en parler ?

Oui. Nous voulons travailler sur les taxes de séjour, car je pense qu’elles ne sont pas équitables pour les camping-caristes. Elles sont trop chères par rapport à ce type de véhicule, comme la TVA, qu’on paye comme si on était dans un camping cinq étoiles. Je trouve que cela n’a pas de sens. On devrait se battre pour que les camping-caristes payent moins cher.

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