"Notre métier est en danger". Le collectif "Sauvons le Vrai Camping", regroupant 65 gérants de campings à travers la France, a décidé de tirer la sonnette d'alarme face aux dernières évolutions de l'hôtellerie de plein air, actuellement en pleine mutation. Avec, pour conséquence principale, la disparition progressive des emplacements nus dans les campings, à destination des campeurs en tente mais aussi des véhicules de loisirs, comme nos camping-cars, vans et fourgons aménagés.
Pour détailler la façon dont le secteur évolue, le collectif s'est appuyé sur des chiffres, implacables et parlants, surtout. Ils révèlent ainsi, au cours d'une longue lettre ouverte à la ministre du tourisme, Olivia Grégoire, que tous les ans, ce sont près de 3 % d'emplacements nus qui disparaissent au profit d'emplacements équipés, la vente de mobil-homes ne cessant d'ailleurs de battre des records, année après année. Dans les faits, le taux d'emplacements locatifs atteignait 52 % l'an dernier. Et selon le collectif, cela devrait encore augmenter cette année.
C'est un fait. Si on ne fait rien, dans quinze ans, on ne pourra tout simplement plus camper dans les zones touristiques. En tout cas, plus dans les campings
Les emplacements nus sont pourtant un vecteur majeur de l'économique touristique
Les emplacements nus représentent pourtant un marché non négligeable quand les Français décident de partir en vacances, séduits à la fois par un retour aux sources, proche de la nature, mais aussi par un aspect financier forcément moins onéreux que des vacances en mobil-home ou certaines étapes dans des aires privées pour les camping-caristes, par exemple. Le collectif "Sauvons le Vrai Camping" a ainsi dressé une liste de quatre points soulignant les avantages de ce type d'emplacements.
- Le camping en tente sur des emplacements nus sont les vacances les moins onéreuses. Supprimer les emplacements nus, c'est donc accroitre le nombre de français ne partant pas en vacances.
- L'emplacement nu dans un camping est également une halte prisée pour les vacanciers itinérants (et donc les camping-caristes). Supprimer les emplacements nus, c'est désorganiser totalement cette filière touristique qui est pourtant en forte progression.
- Nos voisins européens visitent énormément notre pays à travers nos campings (CCMag s'en rend d'ailleurs compte à chaque reportage tourisme, quand nous faisons une halte dans un camping, ndlr). Ils représentent un-tiers de la fréquentation des emplacements nus. Supprimer les emplacements nus, c'est les encourager à aller visiter un autre pays voisin.
- Nos amis européens, comme ici ce couple de camping-cariste néerlandais, sont très friands de nos campings et de leurs emplacements nus. Photo : Valentin Roussel. Supprimer les emplacements nus, c'est abandonner les vacances les plus éco-responsables. image
En attente d'une réponse de la ministre
Avec la publication de cette lettre ouverte à destination de la Ministre du tourisme, Olivia Grégoire, le collectif souhaite donc faire bouger les lignes et se faire entendre. Pour eux, comme ils l'ont souligné par les chiffres de déclin des emplacements nus, la situation est des plus alarmantes. Il faut donc agir. Et vite.
Nous pensons que les emplacements nus méritent un débat politique pour garantir leur futur. Nous pensons aussi que le Camping en lui-même mérite un débat politique pour garantir son futur..., écrit le collectif. Et tout cela doit se faire rapidement, parce que plus tard, il sera certainement trop tard
Aujourd'hui, la pétition du collectif pour lutter contre la disparition des emplacements nus a dépassé la barre des 35 000 signatures. Une lettre qui se termine d'ailleurs par une phrase lourde de sens : "Vous n'avez pas le droit, Madame la Ministre, d'abandonner les campeurs".
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