Ouvrir une aire de camping-car ? Mode d'emploi !

Entre les questions que se posent les communes et les collectivités, et les exigences des camping-caristes au niveau du stationnement, l’ouverture d’une aire de camping-car doit cocher de nombreuses cases pour faire l’unanimité. CCMag a fait le point avec le CACC (Conseil Accueil Camping-Car), en se mettant autant du point de vue des collectivités que des usagers.

C’est une sensation qu’on ressent parfois et qu’on garde souvent en mémoire. Il n’y a en effet rien de mieux que ce petit sourire qui s’instille sur notre visage quand on s’installe sur une aire où rien ne manque, un peu comme une carte postale, avec des emplacements de belles tailles délimités par des arbustes ou des haies, un sol stabilisé pour stationner sereinement en toute saison, mais aussi un accès aisé aux opérations de vidanges et des services fonctionnels et pratiques.

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Mais ce que l’on sait un peu moins, c’est tout le travail effectué en coulisse pour qu’une aire puisse sortir de terre, notamment les nombreuses questions que doivent se poser les communes et les collectivités pour satisfaire à nos besoins. Pour répondre à toutes ces interrogations, la Fédération Française des Campeurs, Caravaniers et Camping-Caristes (FFCC) a eu la bonne idée de lancer il y a déjà quelques années un organisme dédié pour les guider : le conseil accueil camping-car, plus connu sous le petit nom de CACC.

Hervé Bignon est l’une des voix de cet organisme. Consultant et auditeur, il est devenu en quelques années un expert du secteur, qu’il connait désormais comme le fond de sa poche, à force de sillonner les routes de notre pays au volant de son fourgon. Avec le CACC, il apporte en effet une approche très didactique, basée sur des faits et sur les souhaits des communes et des collectivités. image

Travaux sur une prochaine aire de camping-car. Crédit : Aire Services
Travaux sur une prochaine aire de camping-car. Crédit : Aire Services

Se poser les bonnes questions

 

Hervé Bignon, l'une des chevilles ouvrières du CACC.
Hervé Bignon, l'une des chevilles ouvrières du CACC.© Valentin Roussel / Camping-Car Magazine

« Pour ouvrir une aire, il faut se poser les bonnes questions, explique ainsi l’Angevin au cours du long entretien qu’il a accordé à CCMag lors du salon des maires, en novembre dernier. La première, qui est primordiale, est de connaitre l’intérêt touristique pour la commune et les alentours, et donc des retombées économiques qui peuvent en découler. Le deuxième point consiste à faire un petit tour dans les parages, afin de savoir s’il existe, à proximité, des aires de services et de stationnement. Enfin, la dernière chose, c’est si la commune a la capacité de gérer directement l’endroit. Est-ce qu’ils vont entretenir l’aire ? Est-ce qu’ils vont s’occuper des choses techniques, comme les bornes ? »

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Une fois que toutes ces questions ont été balayées par les parties concernées et que l’intérêt d’accueillir une aire a été confirmé, le gros du travail peut alors commencer. Mais là aussi, plusieurs choses sont à prendre en compte, notamment pour répondre à nos souhaits et nos besoins. Premier point : le terrain où l’aire va être implanté doit être le plus pratique possible. Exemple parmi d’autres ? Le sol. Une surface plane étant toujours plus facile pour stationner son véhicule que d’avoir recours à des cales pour se mettre à niveau.

Deuxième point : le nombre d’emplacements, qui va conditionner l’aménagement même de l’aire, en sachant que le souhait revendiqué par la grande majorité des camping-caristes, si ce n’est la totalité, est d’avoir de l’espace pour ne pas être amassés les uns sur les autres. La présence de verdure, comme des haies, des arbustes et des zones d’ombres, est également de plus en plus appréciée. Alors que la nature même de l’emplacement, si la surface est gazonnée ou bitumée, est une vraie question aujourd’hui ; chaque solution ayant ses avantages, comme un gain de fraicheur en été pour le gazon, et ses inconvénients, avec un risque d’enlisement sur sol naturel quand la pluie pointe le bout de son nez. image

Une aire de camping-car réussie, en Ardèche, sur le lac de Collanges.
Une aire de camping-car réussie, en Ardèche, sur le lac de Collanges. © RVR

Accompagnement

Le cahier des charges est donc important. « C’est pour ça que nous les accompagnons, confirme Hervé Bignon. Comme pour les services. Pour chaque situation, on se pose, tout ensemble, la question de savoir si une borne avec recharge en eau et en électricité, en plus de la grille pour les eaux grises, suffit ? Ou s’il faut des choses supplémentaires, comme un bloc sanitaire, un terrain de pétanque ».

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Alors comment choisir ? Sur ce dernier point, l’attrait touristique de l’endroit peut être déterminant, dans le sens où un camping-cariste pourra peut-être passer une nuit supplémentaire pour compléter sa visite, plutôt que d’effectuer une simple étape d’une nuit. « Le fonctionnement même de l’aire, notamment au niveau tarifaire, est également déterminant, ajoute Bignon. Le fait qu’elle soit gratuite ou payante va avoir son rôle à jouer ». Tout comme le budget alloué au projet.

Sans compter que l’évolution, aussi bien des modes de consommation que de la technologie, peut influer au moment de prendre des décisions, à l’image des recharges électriques. Si elles étaient indispensables il y a encore quelques années, l’arrivée des batteries lithium et des panneaux solaires a quelque peu changé la donne. « C’est vraiment un travail d’analyse », sourit Bignon. Et c’est finalement tout ce qui fait le charme de nos aires, qui sont toutes différentes les unes des autres !

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