La Loire, un élégant pont en grès, et une cathédrale au loin. Immense, belle, éclatante, dominante. Depuis la rue du Plateau-de-la-Bonne-Dame, Nevers se dévoile comme une carte postale. Une seule envie après ça : la découvrir. Cette cité, sacrément jolie, n’est pourtant pas la plus connue des villes françaises. Elle est même parfois snobée par quelques mauvais esprits. Etrange, car elle ne manque pas d’atouts : placettes toutes mignonnes, ruelles bordées de belles demeures à pans de bois et de maisons de maîtres, artères commerçantes typiques et charmantes, mosaïques sublimes disséminées ou encore ce petit passage piéton absolument magique, dont l’entrée est située au niveau du quai de Mantoue, qui serpente malicieusement dans la végétation…
Et puis, Nevers a ses emblèmes. Impossible de rester insensible au Palais Ducal avec ses tours rondes médiévales et les sculptures qui ornent la façade sud. Comment ne pas craquer quand on découvre, à quelques mètres du château, ce petit théâtre à l’aspect italien ? Vous serez forcément émerveillé par l’imposante porte du Croux où, pendant longtemps, était récupéré l’octroi quand les produits de consommation entraient dans la ville. On ne peut être que comblé par l’arc de Triomphe, observé de la porte de Paris, entièrement restauré il y a quelques années.
Des assemblages parfaits
Et puis, il y a la fameuse cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte, véritable vaisseau de pierre. Ce lieu unique, qui marie l’architecture romane et gothique, est d’une finesse et d’une beauté saisissantes. Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer ses deux chœurs. L’œil est également attiré par l’ensemble de 130 baies de vitraux contemporains. On vous conseille d’y aller en matinée pour profiter du meilleur éclairage : les reflets du soleil sur ces “verrières” créent un spectacle grandiose.
Et ce n’est pas tout ! La cité nivernaise est également connue pour son savoir-faire dans le domaine de la faïencerie. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’un musée consacré à cet art vous invite, dans une ancienne abbaye, à le découvrir. L’histoire remonte à plusieurs siècles. « En fait, le Nivernais est d’abord un lieu de production historique de poterie, explique Jean-François Dumont, qui gère, avec sa femme Carole, les intérêts de la Faïencerie Georges, une institution dans la cité ligérienne. La faïence est arrivée ensuite. Et il y a trois raisons à cela. Premièrement, nous avons énormément de terres différentes sur notre territoire, ce qui est parfait pour notre art. Deuxièmement, nous sommes entourés de pas mal de forêts et, par conséquent, de bois – très important car, à l’époque, les fours étaient alimentés par ce combustible. Enfin, il y avait aussi l’axe de commercialisation de la Loire aux XVIIe et XVIIIe siècle, sans oublier le canal du Berry, qui a été percé presque uniquement pour la faïence et les vins de Sancerre. » Une recette de terroir, simple, efficace et de qualité. Art, histoire, patrimoine : on ne vous a donc pas menti, Nevers a de belles choses à faire découvrir. Et elle le fait dans un cadre sympathique, où la nature n’est jamais bien loin. Au pied du Palais Ducal, par exemple, considéré par beaucoup comme l’un des premiers châteaux de la Loire, on retrouve un joli parterre avec différents types de fleurs et des petits arbustes.
Un peu plus loin, le parc Roger Salengro est l’un des poumons de la ville, parfait pour une petite pause et un pique-nique entre amis ou en famille. On vous suggère aussi d’arpenter la bucolique promenade des Remparts. Ce grand et beau jardin longeant les fortifications qui ceinturaient autrefois la ville.
Enfin, à quelques kilomètres au sud-ouest de Nevers, le Bec d’Allier (dans le Cher) est l’endroit idéal pour clôturer cette balade. Sur un promontoire niché en plein cœur d’une végétation préservée et presque sauvage, la rencontre entre la Loire et l’Allier offre un superbe panorama. Nevers la méconnue vous séduira autant qu’elle nous a plu.
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