Dijon, au nord, Santenay, au sud. Entre les deux cités côte-d’oriennes, une soixantaine de kilomètres. Une distance idéale pour flâner, découvrir et surtout se régaler. Au programme ? La Route des Grands Crus de Bourgogne, sans doute l’une des plus belles de notre contrée, en plus d’être un véritable repère pour les épicuriens. Derrière chacun de ses virages, elle dévoile majestueusement son terroir. Là, à la lisière d’une petite forêt, des coteaux sont éclairés par les derniers éclats d’un soleil rasant de fin d’été. Ici, entre les vignes, une imposante bâtisse où le savoir-faire des vignerons se transmet – le plus souvent – de génération en génération pour continuer à produire des nectars à la qualité mondialement reconnue.
Et puis il y a les noms, tous plus célèbres les uns que les autres : Romanée-Conti, Clos de Vougeot, Gevrey-Chambertin, Nuits-Saint-Georges, Corton-Charlemagne, Montrachet… C’est simple : tous les vignobles de cette route pas comme les autres sont inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco. « Ils forment ce qu’on appelle des “Climats”, nous confie l’Office de Tourisme en charge de la fameuse route. Qu’est-ce qui se cache derrière ce nom ? Une mosaïque de petites parcelles, chacune unique par son relief, son exposition, sa géologie… Ces coteaux sont le fruit d’une construction millénaire et d’une savante alchimie entre l’homme et la nature. » Au total, la route concentre 32 des 33 Grands Crus que compte la Bourgogne, ce qui donne un petit indice sur son prestige. D’ailleurs, dans le coin, on n’hésite pas à clamer sa fierté à propos de ce territoire d’exception en appelant cette route “les Champs-Elysées de la Bourgogne”. Ni plus, ni moins. Il faut dire que goûter à l’un de ces vins revient à une dégustation haut de gamme : saveur, longueur en bouche, on reste la plupart du temps sans voix quand nos papilles s’imprègnent de ces breuvages uniques et complexes, où la typicité de chaque parcelle se retrouve en bouche. Dans le pays, on a d’ailleurs tendance à dire que le vin doit avoir la “gueule” de l’endroit où il est né. Verdict ? C’est réussi !
La beauté des clochers
Si ces coteaux donnent des vins d’une qualité remarquable, ils participent aussi à dessiner le paysage. Pentes douces, courbes sensuelles, couleurs chaleureuses, il y a du romantisme dans l’air… Les villages, typiquement viticoles, participent à cette ambiance si particulière. C’est le cas de la petite bourgade de Gevrey-Chambertin, nichée dans un superbe écrin avec son église romane et son château médiéval. Ou de Mersault, capitale des grands vins blancs de Bourgogne, où l’on trouve plusieurs châteaux plantés au milieu des vignes – certains abritant des caves parmi les plus belles de la région. Sans oublier ses maisons cossues, son église gothique et ses bonnes tables.
Sur cette route, chaque bourg a une âme. Une fontaine, une église, un hôtel particulier… C’est beau, charmant, appréciable. Un endroit où il fait bon vivre, à l’image des fêtes organisées pendant l’année pour rendre hommage à Bacchus, le dieu des vins, et surtout à saint Vincent, le saint patron des vignerons. Des moments de partage entre les producteurs et les amateurs, dans un cadre authentique et convivial. On aime. « Il y a tout ici, nous dit-on avec le sourire à l’Office de Tourisme. Les grands vins, la gastronomie, le patrimoine, la nature, les climats du vignoble de Bourgogne. Il y a vraiment tout pour passer de bons moments et se faire plein de beaux souvenirs. »
Dans les derniers kilomètres de cette route, qui fût la toute première en France à mettre en valeur son patrimoine œnologique en 1937, Beaune est un passage incontournable. C’est une étape pour se glisser un peu plus dans ce monde, grâce notamment à la maison des Climats du vignoble de Bourgogne qui met superbement en relief l’histoire du vignoble et ses caractéristiques. Et puis il y a bien entendu ses fameux Hospices, avec leur architecture de l’époque gothique flamboyante, qui accueillent chaque année la prestigieuse vente aux enchères. La route des Grands Crus a de quoi vous faire passer de bons moments… On osera prolonger cette route d’une centaine de kilomètres jusqu’à Chaintré, en Bourgogne du Sud (destination-saone-et-loire.fr) pour découvrir un bout du Beaujolais, notamment l’appellation Juliénas.