Les grottes de l’extrême sud-ouest de la France trouvent leurs origines dans un massif calcaire où apparaissent de nombreuses cavités. Celles de Sare, appelés Lezea (Sarako Lezeak, en basque), existent depuis plus de 2 millions d’années. Avec comme spécificité locale, les Pyrénées – ici dominées par le mont Axuria (758 m), aux reflets de grès – qui sont recouvertes d’une terre argileuse. Ce qui limite l’infiltration des eaux de pluie et confère un aspect particulier aux nombreuses cavités : on parle de “grotte sèche”. Le massif karstique se prolonge sur 10 km, en direction d’Ainhoa. Le site, qui affiche 200 m à l’altimètre, comporte des couloirs aux dimensions impressionnantes, un porche naturel répertorié parmi les plus grands du Sud-Ouest (40 x 15 m) et une salle qui faisait office d’habitat pour les hommes du Néolithique. Il semble que les grottes étaient plus perçues comme un abri qu’un espace de vie. Elles comportent tout ce qui fait l’attrait de ces sites : des stalagmites et stalactites alimentées par le goutte à goutte de calcite, des petits bassins superposés, des passages étroits (accessibles toutefois aux claustrophobes), d’étranges sculptures naturelles créées par l’érosion des rivières souterraines aujourd’hui disparues, des traces de coquillages (fossiles) remontant au Crétacé, etc. Au jeu des questions réponses avec le guide, on ne cesse de récolter de précieuses indications quant à l’évolution géologique du site.
Pendant 45 minutes, vous cheminerez sur un circuit aménagé, long de 900 m (sur les 2 km de galerie). Les explications font la part belle à la langue basque dont les racines plongent au-delà de notre ère, entretenant un lien fort avec le milieu naturel. Ainsi, par exemple, de la racine “haitz” (ou “aitz” : pierre) que l’on retrouve souvent dans la toponymie.
Le circuit est scénarisé – sans excès, on ne s’en plaindra pas – et comme dans les toutes les grottes, la préservation du site et de ses occupants naturels impose le respect de quelques règles. En effet, il n’y a pas eu que des hommes au Néolithique : des ours des cavernes y venaient hiberner il y a plus de 10 000 ans (des squelettes sont entreposés dans la partie musée). Bien entendu, ils ont déserté les lieux… Aujourd’hui, c’est la chauve-souris qui y règne en “maître des grottes”. On en dénombre près d’un millier en été.
La visite rend également hommage à Jose Miguel de Barandiaran, un prêtre, chercheur et scientifique qui, 15 années durant, se réfugia à Sare, et consacra sa vie à la mémoire des Basques.
Des temps anciens, que reste-t-il ?
Divers objets ont été retrouvés lors de fouilles archéologiques, mais aucune peinture murale révélée ni de vestiges humains. Serait-ce la (grande) taille du porche qui ne pouvait garantir la venue d’autres hommes ? C’est l’une des théories avancées.
De retour à la surface, on peut visiter le parc mégalithique où sont reconstitués différents monuments (dolmens et tumulus) et expliqués les rites d’inhumation pratiqués. Le musée présente, quant à lui, l’évolution de l’homme depuis la préhistoire, la mythologie basque et même le rôle des chauves-souris.
STATIONNER EN CAMPING-CARS A PROXIMITE
- L’aire de camping-car de Sare. Située à 2 mn à pied du village, elle offre un superbe panorama. Eau et vidange, mais pas d’électricité. Stationnement autorisé 2 jours maximum. Tarif : 8 €/nuit (par carte bancaire). De l’aire, prendre le bus 21 qui relie les grottes et la Rhune. Départs de randonnées à proximité également. GPS : (N) 43°18’43”/(O) 1°35’1
A lire aussi :
>>> A Lannion, on pose son camping-car et on circule à vélo !
>>> Au nord de l'Ardèche, les camping-caristes viennent séjourner... et randonner !
>>> Se rendre en camping-car au puy de Dôme