De plages en radoub, d’Océan en marais, Saint-Nazaire est une ville tout en atmosphère, naviguant entre poésie et rêves d’ailleurs, de la petite plage de Saint-Marc veillée par Monsieur Hulot, alter ego lunaire et fantasque du cinéaste Jacques Tati, jusqu’aux impressionnants chantiers de l’Atlantique. On s’y sent l’âme vagabonde, et pour cause : ici cohabitent plaisanciers et constructeurs, paquebots et cargos au long cours, vaisseaux anciens et navires futuristes.
Née d’une volonté politique sous le Second Empire et inventée pour devenir l’avant-port de Nantes, Saint-Nazaire est longtemps restée dans l’ombre de la grande capitale régionale. Pourtant, depuis quelques années, on assiste à l’éveil de cette belle méconnue, martyrisée durant la seconde guerre mondiale, puis à sa renaissance à travers le succès de la construction navale où elle excelle.
Bien que son territoire urbain disparut (près de 85 %) sous les bombes et que des combats acharnés s’y poursuivirent jusqu’au 11 mai 1945 – puisque ce fut, paradoxalement, la dernière ville libérée de l’Hexagone –, ces faits lui confèrent une histoire très singulière. Et ne peuvent qu’interpeler les amoureux d’architecture de la reconstruction.
Un air de renouveau
Gratifiée du label Ville d’Art et d’Histoire depuis 2020, Saint-Nazaire séduit et surprend par la cohérence de son architecture, basée sur la lumière et le report d’ombre, venue donner un nouveau cadre de vie aux Nazairiens et Nazairiennes.
En ville et à l’écomusée, c’est parti pour une véritable plongée dans l’élan reconstructeur des années 1950. A pied ou à bicyclette, les déambulations urbaines proposées par l’Office de Tourisme vous mènent de l’école Jean Jaurès aux halles centrales, en passant par les bains-douches et l’hôtel de ville. Inauguré en 1957, ce beau bâtiment de cinq niveaux et toit-terrasse, conçu d’après les plans de l’architecte Michel Roux-Spitz, clôt le cycle des années de reconstruction et apporte la touche finale d’un axe urbain qui relie la mairie à la gare, via la longue avenue de la République. Ses lignes architecturales nettes, monumentales, mais tout en clarté et simplicité, restent d’une étonnante modernité.
Côté mer, on se retrouve place du Commando, agréable lieu de convergence qui accueille de jolies adresses pour se restaurer et respirer un peu l’air du large, tout en glissant un œil étonné et/ou admiratif sur les œuvres très contemporaines qui ponctuent les points de vue. Elles s’inscrivent dans le fil de l’exposition permanente et à ciel ouvert “Parcours estuaire Nantes-Saint-Nazaire”.
L’estuaire justement
Cette même place permet d’observer la sortie de la zone portuaire. Elle ouvre également sur la longue balade du front de mer, ponctué par les pêcheries, qui mène jusqu’au phare de Villès-Martin et sa plage éponyme. On s’arrête quasiment les pieds dans l’eau, pour un dernier verre face au coucher de soleil, au fil de 3 km de promenade entièrement aménagée et assez large pour une coexistence pacifique entre piétons, cyclistes et patineurs.
Le long de ce littoral, il est aussi possible, juste en traversant le boulevard, de profiter de l’ombre du jardin des Plantes ou du grand parc paysager, verdoyant linceul de tous les gravats évacués après la guerre. Au passage, il est facile de se laisser tenter par une incursion dans les quartiers de la ville témoignant de certains moments de son histoire : le “Petit Maroc” ou le quartier de “La Havane” avec ses maisons aux façades colorées qui fleurent bon la Belle Epoque et évoquent la période où Saint-Nazaire était un point d’embarquement pour les Caraïbes et l’Amérique centrale.
Au-delà, commence la portion la plus sauvage de la côte, longée par le GR34 qui dessert de jolies plages et criques. La ville n’en compte pas moins d’une vingtaine ! Pour revenir au renversement, Saint-Nazaire chaloupe entre le bleu de la mer et le vert de de la Grande Brière, son paradis liquide. D’un bout à l’autre de la ville, demeure ce choix unique entre paquebots de légende, construction navale, propulsion des navires de demain, éolien en mer et tout près, le silence, le calme, le rythme lent des barques à fond plat filant sur les eaux du marais de la Grande Brière. Renversant. Non ?
STATIONNER EN CAMPING-CARS A SAINT-NAZAIRE
- Aire de stationnement du Stade : Parking gratuit pour les camping-cars avec borne de services. 2,70 € pour l’eau et l’électricité (1 heure d’électricité ou 100 l d’eau avec 1 jeton, disponible dans les commerces), vidange gratuite. Rue des Métairies. GPS : (N) 47°18’57”/(O) 2°4’35”.
- Aire de services : Derrière le théâtre, à proximité du centre-ville, du port. Services : eau, électricité, vidange. Au-delà de 30 mn : toute tranche horaire commencée est due en totalité pour la journée. Forfaits : 7,10 €/24 heures (avec électricité) pour les 4 premier jours ; 10,20 €/jour (électricité incluse), à compter de la 5e journée. Taxe de séjour (0,55 €/jour/emplacement) en sus. Plein d’eau : 4,05 € pour 10 mn. Boulevard Paul-Leferme. GPS : (N) 47°16’45”/(O) 2°12’12”.
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