Destination Normandie en camping-car : les 80 ans du Débarquement

Pour ce 80e anniversaire du Débarquement, des commémorations, des défilés, des reconstitutions, des feux d’artifices... se déroulent un peu partout, sur les côtes et dans les terres. Amis camping-caristes, si vous n’avez pas encore planifié ce cérémonial, voici quelques points de repère.

  • Omaha Beach ©  N. Moreau-Delacquis
  • Mémorial de Caen © N. Moreau Delacquis /
  • Pegasus Bridge © N. Moreau-Delacquis /
  • Batterie de Merville ©  N. Moreau-Delacquis
  • Longues-sur-Mer ©  N. Moreau-Delacquis /
  • Port-en-Bessin-Huppain © N. Moreau-Delacquis /
  • Batterie de Crisbecq, à Saint-Marcouf ©  N. Moreau-Delacquis /
Omaha Beach ©  N. Moreau-Delacquis
Mémorial de Caen © N. Moreau Delacquis /
Pegasus Bridge © N. Moreau-Delacquis /
Batterie de Merville ©  N. Moreau-Delacquis
Longues-sur-Mer ©  N. Moreau-Delacquis /
Port-en-Bessin-Huppain © N. Moreau-Delacquis /
Batterie de Crisbecq, à Saint-Marcouf ©  N. Moreau-Delacquis /

Un littoral de 150 km, des musées, de sites et hauts lieux de mémoire. Huit routes thématiques balisées sillonnent les sites de la bataille de Normandie, jusqu’à son dénouement : l’Opération Overlord (72 km), D-Day Le choc (130 km), Objectif Un port (95 km), l’Affrontement (207 km), Cobra La percée (174 km), la Contre-attaque (209 km), l’Encerclement (162 km), le Dénouement (128 km). Ce périple est une synthèse des sites emblématiques. Comptez environ 400 à 500 km de trajets, à effectuer idéalement sur trois à cinq jours, voire une semaine.

 

Mémorial de Caen
Mémorial de Caen© N. Moreau-Delacquis

La ville de Caen, dans le département du Calvados, concentre la majorité des sites de la bataille du Débarquement. Depuis le parking du Mémorial de la Paix, qui permet de bien comprendre les enjeux du conflit et ses prolongements, remontez vers le nord en longeant le canal navigable de l’Orne qui mène à la mer. Entre Ranville et Bénouville, voici le stratégique Pegasus Bridge, conquis dans la nuit du 6 juin, lors d’une opération aéroportée avec... des planeurs silencieux. Sur les hauteurs de la Côte Fleurie, les casemates de la puissante batterie allemande de Merville qui surveillait tout l’estuaire de l’Orne ont été réduites au silence au prix de nombreux assauts.

Vers les plages du Débarquement

Sur l’autre rive, la Côte de Nacre égrène ses superbes villas balnéaires qui font le charme de la destination. A ­commencer par Ouistreham Riva-Bella et Sword Beach, la première des cinq plages du Débarquement, où l’on cultive la mémoire des 177 commandos français Kieffer. Testez donc l’étonnante ombrelle géolocalisée qui délivre des témoignages d’époque. Cet endroit a été choisi par les stratèges alliés pour les immenses plages de sable permettant l’échouage des navires et un débarquement plus facile des troupes. Mais pour que l’opération Overlord ait des chances d’aboutir, il fallait que l’effet de surprise soit total : campagnes de diversion et de désinformation préalables, des sabotages de la Résistance, des bombardements des infrastructures. Tout le secteur est truffé d’installations et de fortifications du mur de l’Atlantique, comme le radar de Douvres-la-Délivrande.

 

Juno Beach (second plan)
Juno Beach (second plan)© Dr A. Mayer

Courseulles-sur-Mer accueille le centre futuriste consacré aux troupes canadiennes qui se sont battues sur le secteur de Juno Beach. La grande croix de Lorraine rappelle le débarquement du général de Gaulle ici même, le 14 juin 1944. Dans les terres, à moins de 8 km du mémorial britannique de Ver-sur-Mer, le château médiéval de Creully a abrité le studio de la radio britannique de la BBC, au plus près de la bataille dès le 7 juin 1944.

 

Arromanches-les-Bains
Arromanches-les-Bains© N. Moreau Delacquis /

L’itinéraire surplombe Gold Beach et les parcs à huîtres d’Asnelles pour atteindre Arromanches-les-Bains. L’absence de port en eaux profondes pour la logistique a conduit à transporter, à travers la Manche, toute une série de jetées et de caissons flottants. Quatre-vingts ans après le jour J, malgré les intempéries et les fortes marées, les impressionnants vestiges du port artificiel Mulberry sont toujours visibles. La seconde installation portuaire voisine de Vierville-sur-Mer n’a pas résisté à la tempête du 19 juin 1944. A comprendre et voir en détails dans le vaste musée rénové du Débarquement d’Arromanches.

Cap sur Bayeux

A une dizaine de kilomètres, faites un détour par la cité historique de Bayeux, première ville libérée de France, le 7 juin 1944, pour vous rendre dans le musée de la Bataille de Normandie et au mémorial des reporters de guerre, dont le célèbre photographe Robert Capa, qui jouxte le cimetière militaire britannique, le plus grand du Commonwealth (4 648 tombes). Les environs ont été marqués par de nombreux faits d’armes comme la bourgade de Tilly-sur-Seulles reprise 23 fois ou encore à Saint-Martin-des-Besaces, où l’audacieuse opération Bluecoat perce le bocage et encercle la 7e armée allemande.

Après avoir admiré quelques haras et manoirs remarquables et l’ancienne abbaye bénédictine Sainte-Marie, les redoutables batteries de Longues-sur-Mer ont conservé leurs redoutables canons. Sur la route côtière, les musées consacrés au Débarquement sont légion en direction de Commes et de Port-en-Bessin-Huppain, qui a servi d’indispensable base pétrolière pour alimenter les milliers de chars et d’engins motorisés grâce à un pipeline sous-marin utilisé de juin à octobre 1944.

 

Cimetière américain de Colleville
Cimetière américain de Colleville© N. Moreau-Delacquis /

A proximité des véhicules et des 10 000 pièces de l’Overlord Museum, le cimetière américain de Colleville aligne près de 9 400 stèles blanches, dans un parc paysager de 70 hectares.

En contrebas, autour de la commune de Saint-Laurent-sur-Mer, se trouve Omaha Beach. Surnommée “Omaha la Rouge”, la plage particulièrement bien défendue a causé d’effroyables pertes. C’est ici que le 6 juin se retrouveront les chefs d’Etats et personnalités d’une trentaine de pays. Sur les falaises qui s’effritent, les cratères causés par les bombes témoignent de la violence des trois jours de combats sur le site stratégique de la pointe du Hoc. En lisière de la N13, la nécropole allemande de La Cambe accueille plus de 22 500 soldats et un jardin de la Paix planté de 1 200 érables.

Une trentaine de kilomètres plus au sud, au bord de la Vire, surnommée la “capitale des cendres”, la préfecture de Saint-Lô (50) a été pratiquement rasée par les bombardements alliés entre le 6 et le 22 juin. Une nouvelle scénographie aborde différents thèmes de cette période : l’Occupation, la Résistance, les bombardements, la reconstruction, les baraquements, le centre hospitalier Mémorial France/Etats-Unis ainsi que l’hôpital irlandais.

Le souvenir des parachutistes

Vous découvrez alors l’univers humide des marais du Cotentin et du Bessin, volontairement inondés par les Allemands sur des milliers d’hectares autour de Carentan. Un circuit local de 40 km relie treize sites majeurs du conflit. C’est dans cette zone, que plus de 13 000 parachutistes ont investi les lieux, malgré de nombreuses pertes et des erreurs de largage, dont l’épopée est racontée dans les musées de Sainte-Mère-Eglise et de Saint-Côme-du-Mont, toujours plus attractifs avec le renfort des nouvelles technologies.

 

Saint-Mère-Eglise
Saint-Mère-Eglise© N. Moreau-Delacquis/

Désormais, vous atteignez Utah Beach, la seule plage du Débarquement située dans le département de la Manche. En suivant le littoral agrémenté de dunes vers Quinéville, les batteries de Crisbecq et d’Azeville méritent le détour, avec des points de vue sur les îles Saint-Marcouf. En raison de la topographie vallonnée du terrain et un ennemi puissamment retranché, il faut attendre le 26 juin pour que le port de Cherbourg soit pris, tout en haut du Cotentin. La coûteuse “guerre des haies” a fait des ravages dans le bocage. Le sommet fortifié de la montagne du Roule vous délivre un magnifique panorama sur l’immense rade de Cherbourg. Avec l’opération Cobra, la percée d’Avranches permet, le 31 juillet 1944, aux divisions blindées du célèbre général Patton de filer vers la Bretagne.

Complétez plus au sud votre périple historique, en traversant la plaine de Caen (14), marquée par de gigantesques batailles de centaines de chars lors des opérations Goodwood et Totalize autour des villages de Bourguébus, Grentheville, Saint-Aignan-de-Cramesnil et Tilly-la-Campagne, où se trouve un site mémoriel, tout comme sur la Côte 112 entre Evrécy et Eterville.

 

Mémorial des Civils, à Falaise
Mémorial des Civils, à Falaise© Ch. Finot /

Puis dirigez-vous sur les traces des combats de la poche de Falaise qui en août 1944 scellent enfin, au prix des terribles combats, la réussite des troupes débarquées en ouvrant la route vers Paris. Visitez alors le musée des Civils pendant la guerre, à côté du château de Falaise. Puis celui du mémorial de la Colline de Montormel, non loin du char Tigre de Vimoutiers, avec le parcours thématique 1944 qui relie dix sites en 30 km.

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