Stockée dans un réservoir, l’eau peut être soumise à différentes variations, notamment de températures, accélérant une prolifération de bactéries pathogènes. D’autant plus quand le précieux liquide a été puisé dans une source non-contrôlée ou qu’il a été mis en contact de quelques coliformes fécaux ou autres streptocoques. Si d’une manière générale il faut éviter de boire l’eau du réservoir du camping-car, il est toujours rassurant de savoir qu’elle n’est pas contaminée par une bactérie quelconque qui risquerait de provoquer des problèmes de santé. L’approvisionnement en eau claire est un geste anodin que l’on réalise tous les 3 à 4 jours, en fonction de la capacité du réservoir du camping-car et de la consommation des usagers, la douche étant le poste le plus gourmand. Quel que soit l’endroit où vous réalisez votre plein d’eau (campings, aires de services, toilettes municipales), pensez toujours à bien nettoyer l’embout des robinets à l’aide d’une lingette javellisée. Il arrive en effet que le même robinet serve au rinçage des cassettes WC et se transforme alors en distributeurs de germes pathogènes.
Le filtrage, opération à effectuer en amont et en aval
A la pointe dans le secteur du traitement de l’eau, WM aquatec, commercialise un kit de filtration de l’eau lorsque vous remplissez votre réservoir (voir “Filtre Mobile Edition”). Il bloque les corps étrangers jusqu’à 1 µm (soit 0,001 mm) pouvant provenir du circuit d’alimentation (particules de cuivre, de plastique, limaille de fer, sédiments) ou du matériel que l’on utilise (tuyau ayant traîné par terre et mal rangé en soute). Sa mise en place nécessite un peu d’habitude (emboîtage de deux embouts).
Comme dans certaines habitations, il peut être judicieux d’équiper son circuit d’eau propre d’une installation capable de la filtrer au sortir du réservoir. Les modèles ne manquent pas, mais tous nécessitent de réaliser un montage sérieux afin d’éviter toutes fuites désastreuses. Ce système de filtration oblige à changer régulièrement la cartouche : comptez au moins une fois l’an, selon sa taille et les recommandations exigées par le fabricant (tous les 3 000 à 4 500 l).
La purification par UV-C
Il est aussi possible de stériliser l’eau du camping-car, notamment celle qui sera utilisée pour cuisiner ou se laver les dents. Des marques comme Alde, WM aquatec, UVOJI ou Wotoday, se sont lancées dans l’aventure en empruntant des technologies employées dans les secteurs du nautisme et de l’aérospatial. Ces purificateurs – il en existe de toute taille – recourent tous à une lampe (ou LED) émettant des rayons ultraviolets (UV-C). L’information génétique contenue dans l’ADN des micro-organismes absorbe l’énergie du rayonnement UV dont la puissance détruit les germes. Ainsi virus et bactéries ne peuvent plus se reproduire. Si la performance du procédé n’est plus à démontrer, il nécessite tout de même quelques précautions d’utilisation. Les appareils ne doivent jamais être ouverts pour ne pas salir leur éclairage, sous peine de perdre leur efficacité ou engendrer des brûlures au niveau des yeux. Ce type d’équipement est garanti de longues années (5 à 10 ans), mais la durée de vie d’une LED UV-C reste “limitée” (environ 5 000 heures). Moins complexes à concevoir, et plus fiables que certaines machines testées il y a quelques années par notre rédaction pour recycler les eaux grises (Nomad’O dans CCMag n° 290, Ezawater dans n° 319), les réacteurs comme le Biolite UV-LED de WM aquatec (test et montage dans le n° 335) ou l’Oji Camp d’UVOJI (présenté plus loin) se révèlent de précieux compagnons pour boire, sans risque, un verre d’eau extraite du réservoir de son camping-car.
Traiter, préserver l’eau stockée
Purifier son eau avant de la consommer est une chose. La stocker correctement et bien la conserver en est une autre. Les traitements, comme le SilverNet de WM aquatec à base d’ions d’argent, abondent dans les boutiques spécialisées. Nous vous présentons à la fin de ce dossier tous ceux qui ont fait leur preuve auprès des plus aventureux camping-caristes qui sillonnent les routes du monde (Afrique, Asie…) sans se soucier vraiment de la qualité de l’eau qu’ils transportent dans leurs cuves.
Mieux vaut ne pas circuler ou hiverner avec une réserve d’eau remplie à moitié. En plus du ballot que celle-ci peut provoquer et qui peut, éventuellement, perturber le comportement du véhicule, ce demi-plein est surtout propice aux développements d’organismes pathogènes (plus d’air, donc d’oxygène et chaleur plus importante en environnement clos) en seulement quelques jours, particulièrement en été.
Il est donc important de veiller à la propreté du réservoir. Différentes solutions sont disponibles en magasins d’accessoires (voir “Nettoyage de la réserve d’eau claire”). Leur action est prouvée, mais un usage régulier peut susciter quelques questions sur notre santé. Dès lors, il convient de les utiliser avec parcimonie dans le respect strict des dosages recommandés. Evitez par ailleurs les solutions à base de chlore, qui laissent souvent un arrière-goût désagréable et attaque le plastique de la cuve. Enfin, en période d’hivernage, pensez à vider et aérer vos réservoirs (eau propre comme eaux grises).
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