Le manufacturier allemand Continental a lancé, il y a quelques mois, le VanContact A/S Ultra destiné aux fourgons et aux vans aménagés. Ce pneu bénéficie des labels M+S (Mud and Snow, soit boue et neige en français) et 3PMSF accordés aux pneus hiver. Un cryptogramme représentant un pictogramme flocon de neige dans une petite montagne, incrusté sur le flanc, indique que ce pneu répond bien à la réglementation imposée par la loi Montagne II.
Sur le papier
Les anciennes générations de pneus quatre saisons présentaient un point faible : ils se dégradaient rapidement, généralement par temps très chaud. La nouvelle composition de la gomme élimine cette usure précoce, voire le cloquage qui pouvait se produire. Sur le plan technique, le VanContact A/S Ultra profite de plusieurs innovations. Des blocs de gomme plus épais, en forme de briques, fournissent un meilleur contact avec le sol et réduisent l’usure. Les sculptures, plus profondes, et la gomme, tendre, permettent aussi à l’enveloppe de garder sa souplesse par temps froid.
Des rainures plus profondes sur la bande de roulement limitent le risque d’aquaplaning et favorisent traction CONTINENTAL VanContact A/S Ultra et freinage. Les minuscules blocs de gomme intégrés dans les rainures offrent une meilleure accroche, un meilleur guidage sur routes enneigées ainsi qu’une bonne évacuation de la neige. Le freinage s’en trouve alors nettement amélioré.
Continental précise que l’adhérence sur sol humide et l’indice de bilan énergétique sont au niveau B – sur une échelle allant de A à E. L’indice de bruit extérieur est aussi à B, avec 73 dB (donnée peu importante si l’on considère l’ambiance sonore globale qui règne souvent dans un fourgon aménagé…). Ces indices peuvent varier en fonction de la taille du pneumatique, à structure identique. Finalement, seule la surface de contact avec le sol est déterminante. Des nervures anti-éraflures, placées latéralement, protègent le pneu des petits coups de trottoirs ou d’autres obstacles. Enfin, les flancs sont également renforcés pour éviter l’affaissement et la déformation du pneumatique générés par la masse du camping- car, surtout lors des longues périodes d’immobilisations (type hivernage).
Sur la route
Au sortir de l’atelier de montage, dès les premiers tours de roue, nous avons l’impression de nous retrouver au volant d’un autre véhicule. La direction se montre plus ferme et plus précise, avec un excellent guidage du train avant et aucune perte de confort. Dans les enchaînements de courbes, même à allure soutenue, nous ne ressentons aucun sous-virage intempestif, ce qui aurait pu être le cas avec des gommes tendres. Les flancs renforcés, la qualité de la gomme, les sculptures différentes de celles d’un pneu classique, participent à ce changement de comportement rassurant.
Sous la pluie, la conduite est également sécurisante. Les rainures évacuent l’eau efficacement, l’adhérence étant alors préservée. Lors des phases de freinage, même appuyées, le véhicule conserve sa ligne à condition d’avoir veillé au bon équilibrage des freins et du parallélisme du train avant. Le camping- cariste étant amené à circuler sur plusieurs types de terrain, nous avons donc roulé sur des chemins caillouteux, boueux et sableux. Nous avons aussi tenté un démarrage sur de l’herbe humide. Dans tous ces cas, les VanContact se sont montrés efficaces, extirpant notre fourgon de ces terrains difficiles.
Mais la raison d’être de ces enveloppes est de pouvoir rouler sur une chaussée enneigée en toute sécurité. C’est dans le Haut-Jura que nous les avons mis
à l’épreuve. Sortir d’un stationnement saupoudré d’une bonne dizaine de centimètres de neige a été aussi simple que si la route avait été sèche. Puis au roulage, sur neige fraîche ou damée, la motricité était au rendez-vous et la tenue de cap sûre, sous réserve bien sûr de garder une vitesse adaptée aux conditions routières. Continental préconise de ne pas dépasser les 50 km/h sur route enneigée. Au moment du freinage, les VanContact assurent ! Leur accroche garantit une distance d’arrêt plus courte que celle réalisée avec un pneu classique. Attention toutefois, selon la qualité de la surface neigeuse (poudreuse, gelée, fondante…) à vitesse égale, la distance de freinage peut varier.
Les mesures
Les pneumatiques 4 saisons, quelle que soit la marque ou le modèle, ont cette réputation d’être plus bruyants et d’augmenter la distance de freinage. Pour en avoir le cœur net, Nous avons donc réalisé quelques mesures de façon empirique. A l’aide d’un sonomètre, nous avons effectué plusieurs enregistrements pris à l’intérieur du fourgon, aux mêmes endroits, sur une même distance, des quatre vitesses différentes, et dans deux sens. Puis, nous avons calculé la moyenne des données. A 50, 80, 110 et 130 km/h, avec la monte d’origine, le sonomètre a respectivement indiqué 64 - 67,5 - 71,5 et 73 dB. Avec les VanContact, les mesures se sont établies à 64,1 - 67,6 - 72,3 et 73,7 dB. Les écarts de bruit sont donc très minimes entre les deux montes. La sonorité provoquée par les pneus 4 saisons ne peut donc pas être un critère de sélection.
Beaucoup plus essentielles sont les mesures de distances de freinage. Nous avons, là aussi, opéré plusieurs passages sur un même tronçon de route et calculé la moyenne des distances d’arrêt. L’opération a été réalisée sur une chaussée sèche. Le protocole consistant à rouler à vitesse stabilisée avant d’écraser la pédale de frein à un point donné jusqu’à l’arrêt complet, ABS enclenché. Nous avons retenu les vitesses de 50 et 80 km/h représentatives des allures moyennes réalisées en camping-car. Verdict : à 50 km/h, la distance de freinage avec le VanContact est supérieure de 1,20 m par rapport à la monte d’origine. A 80 km/h, cette distance est de 3,50 m supplémentaires. Bien qu’il faille considérer ces calculs avec précaution, on constate que les pneus 4 saisons sont bien pénalisés au freinage. Les règles fondamentales à appliquer consistent donc
1/ à augmenter les distances de sécurité
2/ à anticiper encore plus en fonction des conditions de circulation.
Nous nous sommes aussi intéressés à la consommation de carburant et, bien sûr, à l’usure des pneumatiques. Au fil de notre essai, réalisé sur près de 5 000 km, nous n’avons pas relevé de surconsommation de carburant, ni d’usure prématurée ou anormale de la bande de roulement (les témoins permettent de suivre l’usure du pneu). L’été dernier, frappé par la canicule, les températures élevées – souvent préjudiciables aux gommes des pneus – n’ont pas provoqué de dégâts sur les VanContact qui chaussaient notre camping- car. Signe que les gommes mises au point sont suffisamment dures et résistantes pour les phases estivales de roulage, et assez tendres pour affronter les chaussées froides et enneigées. Les Continental VanContact A/S Ultra existent en 15, 16 et 17 pouces et différentes dimensions. Le prix du pneu oscille entre 160 et 200 € suivant sa taille, soit 20 % en plus par rapport à une monte conventionnelle.
Remerciements au centre BestDrive de Saint- Doulchard (route d’Orléans, dans le Cher), qui a réalisé le montage des pneus avec un grand professionnalisme (démontage, montage, équilibrage, attention prêtée aux très fragiles capteurs de pression).
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