Bloqués en Mauritanie, 14 équipages de camping-car témoignent.

Partis en Mauritanie il y a un peu plus d’un mois pour un voyage organisé par Mauritanie Aventure, 14 équipages du club de camping-car de l’A3C sont contraints au confinement dans ce grand pays subsaharien. Près d’une trentaine de personnes patientent, assistées d'une partie de l’équipe de Mauritanie Aventure.

  • 14 équipages patientent sur le terrain d'une auberge à Chami en attendant la réouverture des frontières.

On ne décide pas toujours de son lieu de confinement. Pour les 14 équipages de Mauritanie Aventure qui auraient dû terminer leur voyage il y a plus d’une semaine, c’est dans la ville aurifère de Chami, à mi-chemin entre Nouadhibou au sud et Nouakchott au nord, que 28 camping-caristes ont été contraints de faire une étape prolongée. Guy Martin, le responsable de l’agence « Mauritanie Aventure » n’a pas choisi la ville champignon de Chami par hasard. "Nous disposons là-bas d’une auberge pour les ouvriers de la région, avec un grand terrain et un peu de confort. On a de quoi se ravitailler en eau, nous avons de l’électricité… Nous avons donc organisé la vie du groupe sur ce site pour que tout se passe bien. Notre souci vient du stock de médicaments dont chacun a besoin. Les gens peuvent tenir jusqu’au 15 avril environ. Ici, à Chami, il n’y a pas vraiment de pharmacie. Nous tentons donc de faire acheminer les remèdes indispensables des deux grandes villes mauritaniennes. A part ce problème, la vie se passe sans souci. Nous organisons différentes activités pour occuper les personnes du groupe."

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Jean-Marie Perrin, un des membres de ce groupe reste d’ailleurs très serein : "Face à la situation en France et en Espagne, la nôtre n'est pas si mauvaise que ça. Notre camp est situé à côté de magasins. Nous avons l'essentiel, de l’eau, du pain… Mauritanie Aventure a mis deux personnes à notre disposition. Elles sont chargées, pour un prix raisonnable, du gardiennage jour et nuit, de faire les courses et quelques autres tâches. On nous a aussi installé une télévision pour suivre l'évolution de la situation sanitaire en France et dans le monde. Nous ne captons que France 24, mais ça nous permet de nous tenir au courant."

 

"Pour notre part, nous ne sommes pas trop pressés de rentrer, compte tenu de l'évolution de la pandémie", précisent M & Mme Perrin qui insistent tout de même sur "le vrai problème pour ceux d’entre nous qui ont besoin de médicaments. Une liste a été fournie aux pharmacies, ambassades, consulats, et même au siège de notre club l’A3C."

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Suzanne Bonneau explique tout aussi calmement : "Notre voyage en Mauritanie devait se terminer. Malheureusement, les circonstances et les gros problèmes de santé publique actuels dans le monde font que nous nous trouvons bloqués à Chami. Les frontières mauritaniennes sont fermées. Actuellement, nous aurions dû être au Maroc pour remonter vers la France. Mais la situation n’y est pas meilleure. L’équipe de Mauritanie Aventure ne nous a pas laissé tomber. Tout est mis en œuvre pour que notre séjour forcé se déroule bien. Nous sommes stationnés sur un parking privé et sécurisé avec l'eau et deux employés pour nous aider. Nous avons une télévision et un chapiteau pour nous abriter.

L'ambassade et le consulat en Mauritanie ont été prévenus de notre situation. Notre crainte est de rester bloqués ici encore plusieurs semaines.

Ce que nous vivons mal, c'est d'être loin de nos enfants et petits-enfants, même si nous pouvons les contacter, plus ou moins facilement avec Internet."

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Ghislaine Sicateau insiste sur la solidarité qui règne dans le groupe : "C’est très important pour le moral. L’équipe de Mauritanie Aventure fait vraiment tout ce qu’elle peut pour nous soutenir dans cette épreuve. Nous sommes soumis à quelques restrictions d’eau parfois, mais on s’y fait. Notre crainte, c’est que les personnes qui ont besoin de médicaments ne puissent plus les prendre. Nous avions tous pris des réserves jusqu’au 15 avril, mais après, c’est un peu l’inconnu. Le consulat de France est au courant de notre situation. J’espère que les autorités françaises ne nous oublieront pas. »

Le problème lié aux remèdes qui risquent de manquer est récurrent. Daniel Gachignat le précise également : « Lorsque nous sommes arrivés à Chami, la population était un peu réticente à notre égard, mais il n’y a jamais eu d’hostilité. Et aujourd’hui, cela va bien. On comprend les Mauritaniens qui ne veulent pas que le virus se propage. Il y a actuellement très peu de cas de Covid-19 dans le pays (NDLR : 3 cas avérés selon les autorités). Nous sommes donc préservés. Alors aujourd’hui, on prend notre mal en patience. On organise des activités, la température est supportable (28°C), il n’y a pas de moustiques. Nous avons même réglé notre problème d’argent sur place. Ici, il n’y a pas de distributeurs de monnaie et la carte bleue n’est pas acceptée. Nous nous sommes donc arrangés avec notre club (A3C) à qui nous faisons une reconnaissance de dettes et qui réalise des virements à Mauritanie Aventure qui nous distribue la monnaie locale.

Bien sûr, nos déplacements sont très limités, Chami étant au carrefour de trois axes très contrôlés par les autorités mauritaniennes. Mais ces contrôles visent à interdire les flux migratoires des pays limitrophes ou le Covid-19 se propage. Et il ne faudrait pas que le virus s’étende dans le pays où les infrastructures hospitalières sont restreintes et seraient très rapidement débordées."

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