On me pose souvent la question de l'autonomie dans mon confinement : "Mais comment fais-tu ?"
Déjà, je triche un peu car je suis raccordé au 220 V par le garage de Lise, qui me prête un bout de terrain pour le confinement. Je pourrais cependant avoir le même résultat avec la seule pile lithium Super B de 160 A, car j'ai deux panneaux solaires et le soleil est généreux. Cela me permet d'utiliser le four à micro-ondes, de recharger la batterie du vélo électrique. Tout le reste est en 12 V (donc sur la batterie), et je n'ai plus besoin de chauffer. Six semaines déjà... Les nuits avaient des températures négatives. On est vraiment passé au printemps : plus de givre sur les rétroviseurs, plus besoin de mettre la protection Sopair sur le pare-brise et la chaleur règne toujours dans l'habitacle du camping-car inondé de soleil pendant la journée ! Quand on a l'électricité et le gaz (pour le réfrigérateur ou l'eau chaude), il reste juste le problème de l'eau et celui des toilettes. Lise me fournit l'eau tous les 10-12 jours (oui, j'économise) et le seul impondérable, ce sont les toilettes qu'il faut vider tous les 7-8 jours. J'ai trouvé une aire de services à une dizaine de minutes. Ensuite, j'en profite pour faire les courses au drive et je rentre me stationner. Lise a eu l'extrême gentillesse de lancer une machine (vêtements portés depuis le début). Donc tout va pour le mieux. Sinon, en temps normal, je vais dans une laverie avec lavage/séchage.
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Finalement, a-t-on besoin de 100 m2, d'un jardin, d'une voiture, de voisins ? Certains vivent à l'année dans leur camping-car. Je pense qu'avec l'expérience actuelle, je le pourrais. Personnellement, je travaille toute la journée, donc cela ne serait que pour manger et dormir, sans déplacement. Ce n'est pas du minimalisme, j'en conviens. Mais ce qui compte le plus dans la "mobilité immobile", c'est que l'esprit soit libre : libre de penser, d'agir, de croire, de rêver. Le reste n'est pas si important en fait. On va me rétorquer qu'en ayant mis des dizaines de milliers d'euros dans un véhicule en excellent état et en ayant une entrée de salaire stable et régulière, tout est possible, tout est faisable et facile. Oui et non. Cela aide. Mais certains ont autant matériellement, et parfois bien plus, et ne font jamais ce pas d'acheter un camping-car, de vivre dans un camping-car, de penser camping-car.
>> Journal d'un confiné en camping-car #4
Qu'aime-t-on dans le camping-car ? La liberté ? la mobilité ? poser les yeux sur un endroit différent dès que l'envie tenaille ? Est-ce que cette philosophie est plus du domaine matériel ou intellectuel ? Certains aiment les aires, les campings. J'aime la nature et le silence. Il y a autant de manières de pratiquer le camping-car que de caractères et d'envies. Ce qui me semble important, c'est d'aimer et de s'adapter. S'adapter à des contraintes. Le confinement est un excellent exemple. Oui, on peut vivre dans très peu d'espace, pourvu que la santé et le mental positif demeurent. A la maison, comme on dit, on a de l'espace en plus et du superflu, on entasse des dizaines d'objets qui prennent la poussière. Impossible dans un camping-car, par manque de place ! Tout objet inutile est éjecté. Chaque objet sert tous les jours, et c'est cela que j'aime bien aussi dans le camping-car : on ne reproduit pas ce qu'on a chez soi. On va à la fonction essentielle, qui peut être aussi du plaisir malgré tout !
>> Journal d'un confiné en camping-car #3
En fait, il me semble qu'il y a dans un camping-car un condensé de soi. Oui le confinement a du bon, il permet de réfléchir sur qui on est, ce qu'on veut et ce qui nous apporte ce bonheur qu'on recherche tous : le mien se résumerait à la santé pour voir le soleil briller !