Ce samedi matin marque la première échéance du planning d'un protocole gouvernementale censé mener vers un déconfinement total d'ici fin janvier. Pour cette première étape, les commerces dits "non-essentiels" vont donc pouvoir rouvrir en respectant évidemment les mesures sanitaires.
"Franchement, ça ne va pas changer grand chose à ce que nous avions déjà mis en place au premier confinement. La limite de 8 m2 par personne sera largement respectée puisque le magasin d'accessoires fait 400 m2 et le show-room en fait 1000 m2. Donc faites, le calcul, on peut en mettre du monde dans nos bâtiment", s'amuse Fabrice Padiolleau, responsable de la concession Roche Evasion.
Et très honnêtement, rares ont été les établissements à cesser intégralement leur activité. Xavier Clochard, gérant des concessions Vienne Camping-cars précise d'ailleurs :
Nous avons tourné environ avec 2/3 des effectifs puisque les ateliers carrosserie avaient des dossiers en cours. Les préparateurs de véhicules neufs et d'occasion se sont mis à jour, puisqu'il était encore possible de livrer nos clients. Nous avons également pu rattraper notre retard sur la partie Garantie, un service fortement sollicité depuis la mi-mai. Du côté des vendeurs, c'étaient l'occasion de montrer leur adaptabilité par plus de présence sur le digitale.
Même son de cloche du côté de Roche Evasion :
L'atelier a tourné normalement et nous avons mis en place un système de Click&Collect pour la partie accessoires qui a relativement bien fonctionné. Et puis j'ai passé un temps fou à répondre à beaucoup de clients sur des véhicules. On a été extrêmement sollicité, il faut bien le reconnaître.
De l'imagination il a fallu en avoir pour pallier cette problématique de ventes en directs à laquelle les concessionnaires ont dû se soumettre.
Du côté de Vienne Camping-cars donc, "c'était l'occasion de rendre plus élégante certaines annonces, de renseigner des champs techniques qui ne l'étaient pas forcément fait correctement".
Fabrice Padiolleau raconte même avoir réalisé trois ventes uniquement par Internet. "Il y a effectivement des clients qui ont souhaité acheter sans voir les véhicules. En nous faisant confiance. L'histoire est même folle pour l'un de ces trois acheteurs. Il a acheté ma plus grosse pièce sur parc (NDLR : Un Dethleffs XLi à plus de 140 000 €). Il l'avait déjà vu dans une foire régionale, son projet avait mûri pendant le premier confinement et là il a franchit le cap. C'était le dernier modèle qui restait en France. Donc il s'est lancé il y a quelques jours, depuis chez lui."
Un début de saison plutôt bon
La situation n'a pas été si catastrophique que cela. Xavier Clochard affirme même que "le début de saison est bon malgré tout. Les modèles du millésime 2021 sont certes arrivés aux compte-gouttes, on a pu faire les livraisons et finalement il va s'opérer un décalage avec le fait qu'aucun bon de commande n'ait pu être passé. On va attendre patiemment le mois de janvier, car décembre risque d'être dur malgré tout. Déjà en temps normal, ce n'est pas un mois très propice à l'achat d'un véhicule de loisirs. Les gens pensent plus à Noël, à leur repas, aux cadeaux... C'est pour ça qu'on ne s'attend pas à ce qu'il y ait foule demain. L'avantage, c'est qu'il fait beau et pas froid."
La tonalité est différente pour Fabrice Padiolleau : "On a fait des visites virtuelles mais ça ne remplace par le contact humain et la découverte réelle des produits malgré tout. On sait d'ores et déjà demain, que certains à qui ont a demandé il y a une dizaine de jour d'être un peu patient, vont rapidement venir sur le parc."
Un problème de stock ?
"Je reste optimiste sur les ventes à venir, mais il va manquer de véhicules, c'est sûr". Voilà clairement la prochaine situation à laquelle va être confronté Fabrice. "Depuis le premier confinement, les ventes se sont faites plus rapidement et avec des négociations moins fortes qu'à l'accoutumée", résume Xavier Clochard. Il est vrai que si les constructeurs sont tous restés ouverts pour honorer les commandes, certains sous-traitant ou équipementiers ont dû réduire la voilure et les approvisionnements viennent à manquer pour poursuivre correctement la production des véhicules de loisirs.
Mais au-delà de ce problème, nos deux concessionnaires restent formels quant au manque de véhicules d'occasion.
Une histoire de cercle vicieux comme le rappelle Fabrice, "on va manquer de neufs, donc les clients vont s'orienter vers de l'occasion, mais l'offre est déjà faible. Et le jeu de l'offre et de la demande va faire monter les prix indéniablement. Habituellement, j'ai environ 40 véhicules d'occasion sur parc. Là je tourne à 20-25." Pour Xavier Clochard, "la baisse du VO s'explique aussi par le fait qu'on a eu plus de primo-accédants qui sont des acheteurs sans proposition de reprise".
En tout cas, les récents chiffres des immatriculations montrent que le nombre de camping-caristes ne cessent de croître. La pandémie ayant poussé certains à franchir le pas. Et la mentalité change.
On a eu effectivement énormément de primo-accédants après le premier confinement. Au départ ces personnes cherchaient un prix. On les retrouve déjà aujourd'hui en clientèle de renouvelant, avec cette fois une démarche plus aboutie sur l'implantation, la longueur.