[Interview] "L’Espagne est le pays où le camping-car va exploser dans les années à venir", Aurélien Noele-Prevot, co-fondateur de VanBreak

Les fondateurs de VanBreak ont lancé en 2017 un service de location de van en Andalousie. La région du sud de l'Espagne a de nombreux atouts pour les camping-caristes. Aurélien Noele-Prevot, co-fondateur, nous explique pourquoi.

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Depuis 2017, l’entreprise VanBreak s’est établie à Malaga en Andalousie afin de développer un service de location de vans et fourgons. Fondée par deux Français qui souhaitaient initialement toucher le marché local, l’entreprise a ensuite attiré une clientèle francophone. Aurélien Noele-Prevot, le co-fondateur, nous explique pourquoi il a misé sur cette région du Sud de l’Espagne.

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Comment est né VanBreak ?

Je vis à Malaga depuis 2011 et mon associé Olivier Eglinsdoerfer depuis 2012. Il est alsacien et moi parisien. Nous sommes venus en Andalousie dans le cadre du travail, car nous étions tous les deux dans l’informatique pour le compte de la société Oracle.

Nous faisons beaucoup de kitesurf. Et pour cela, Tarifa est l’une des meilleures destinations. Là-bas, il y a beaucoup de vans, mais en mauvais état. Ce sont souvent les véhicules des particuliers. Alors, nous avons pensé qu’il y avait un créneau pour les gens qui n’avait pas l’habitude de ce type de voyage, mais avec une offre haut de gamme.

En parallèle de nos professions, nous avons lancé l’activité en 2017. Nous avons développé le projet le soir et durant les pauses repas. Initialement, notre flotte ne comprenait que trois véhicules : des California Ocean et Beach. Ça a duré comme ça pendant trois ans.

Puis l’entreprise s’est développée. Aujourd’hui, nous avons 18 vans et fourgons. Nous ciblons principalement les petits véhicules qui sont adaptés à la région. On a donc acheté des fourgons Bürstner et Sunlight.

Les deux fondateurs
Les deux fondateurs© VanBreak

Était-ce facile de lancer votre activité en Espagne en tant que Français ?

Les débuts n’ont pas été faciles. Il a fallu faire l’administratif, obtenir un prêt, chercher des assurances… C’était très laborieux. Beaucoup de banques ont refusé de nous financer. Puis, nous avons développé un site web. Garder nos emplois respectifs nous a permis de prendre notre temps et de développer notre activité plus confortablement. En 2020, le projet était mûr et nous avons quitté Oracle pour nous concentrer sur VanBreak à 100 %.

Pourquoi l’Andalousie est-elle attrayante en van ?

Il y a 300 jours de soleil par an. C’est la région la plus grande de l’Espagne, alors il y a un grand mix de paysages et une nature très riche, avec pas moins de cinq parcs naturels. Montagne, plaine, mer, océan, champs d’oliviers… Il y a même des stations de ski en Sierra Nevada. Les activités aussi y sont aussi diversifiées, avec le surf, le kite, la randonnée, le VTT… Et d’un point de vue culturel, il y a des villes exceptionnelles, que ce soit Grenade, Cadix, Cordoue ou Séville. Il y a donc beaucoup à faire.

Il y a un aéroport international à Malaga, et c’est aussi une opportunité pour nous.

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Outre le riche patrimoine local, l’Andalousie est aussi une destination peu onéreuse pour les Français, non ?

En effet, l’Andalousie est moins onéreuse que beaucoup de régions d’Espagne. Dans les grandes villes andalouses, c’est moins le cas. Dans les petits villages, on mange pour pas cher et très bien. À titre d’exemple, le diesel est à 1,24 € le litre et il n’y a quasiment pas de péage sur les routes. Donc certes, même avec l’inflation, ça reste très attractif pour les francophones, même si c’est en train de changer.

Comment se passe le stationnement pour les touristes itinérants ?

Ça reste très libre. On peut encore se mettre dans un petit chemin à la sortie d’un village.

La première chose, comme partout, c’est de respecter la signalisation. Il y a parfois des règles pour les camping-cars et pas pour les vans. Il est interdit de passer la nuit dans les parcs naturels et sur la plage. Globalement, il arrive que des clients reçoivent des amendes, mais ce sont principalement des excès de vitesse.

Pour trouver des spots, nous recommandons à nos clients d’utiliser Park4Night. Cela permet de trouver les points d’eau et les espaces dédiés aux camping-cars. Il y a l’option du camping, notamment dans les grandes villes où l’accès n’est pas le plus facile.

Je pense que l’Espagne est le pays où le camping-car va exploser dans les années à venir.

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Quelle est la durée moyenne pour un séjour VanBreak ?

En général, les clients viennent passer huit jours. Ainsi, ils font Grenade, Séville, Cadix et les villages blancs. Après, ils peuvent varier et descendre sur la côte, jusqu’à Tarifa. Mais pour vraiment voyager et découvrir l’Andalousie plus profondément, il faut venir 15 jours. Dans ce cas de figure, les clients peuvent aller vers Almeria et voir le désert de Tabernas. Il découvriront notamment un village dans lequel Sergio Leon a tourné ses films.

Comment aiguillez-vous une clientèle qui n’a jamais voyagé en camping-car ?

Nous avons développé une application pour aiguiller nos clients. Dessus, il y a des tutos pour les gens qui vont récupérer des vans. Donc, à l’utilisation, si un locataire a un problème, il pourra aller voir sur notre application une vidéo explicative. Les vidéos sont traduites en différentes langues.

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