Permis C1 : infos, prix, modalités... tout savoir sur le permis de conduire pour camping-cars poids lourds

Depuis la réforme du permis de conduire, en 2013, avec notamment la création du permis C1, pouvoir prendre le volant d’un camping-­car de plus de 3 500 kg est devenu un peu plus simple. Tout du moins sur le papier ! Mais dans les faits, est-ce aussi facile ? Nous avons cherché à le savoir en passant les épreuves menant au précieux sésame.

 

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Cela faisait des années que l’idée nous trottait dans la tête… passer le permis poids lourd pour se mettre au volant d’un camping-­car de 7 500 kg de PTAC. D’autant que le constructeur allemand La Strada nous proposait l’essai d’une belle nouveauté, le Regent S en version 4x4 et un PTAC de… 4 200 kg. Impossible de passer outre le test de ce véhicule d’exception. Après avoir fixé les dates de l’essai, il ne nous restait plus que six mois pour nous lancer dans l’aventure du passage du permis C1, consistant à potasser le Code et obtenir l’examen pratique autorisant à prendre le volant d’un “petit” camion de 7,5 t. Le pari peut sembler un peu fou, mais réalisable. Il existe même une procédure accélérée qui permet d’accéder au précieux sésame en une dizaine de jours. Le prix de la formation (courte ou longue) est en moyenne de 1 500 €.

Première étape : trouver un centre d’auto-­école qui assure la formation au permis C1. En effet, l’apprentissage aux manœuvres et à la conduite se fait au volant d’un utilitaire de 4,5 t de PTAC, véhicule que l’on ne trouve pas dans tous les centres. D’ailleurs, la plupart des écoles spécialisées dans ce type de formation disposent d’un camion-école de 12 t pour… le permis C. Nous avons trouvé une école de conduite à Saint-Vit, dans le Doubs, équipée d’un Renault Master à roues jumelées. Alors, action !

Prérequis pour passer le C1

Pour pouvoir passer l’examen du permis C1, il faut avoir 18 ans et être titulaire du permis B en cours de validité – ce document vous sera réclamé par l’inspecteur au moment de l’examen de conduite. S’ajoute une visite médicale auprès d’un médecin agréé par le préfet du département. La liste des praticiens est à retrouver sur le site internet des préfectures concernées. Pas de panique, ce test d’aptitude n’est qu’une formalité, une visite de routine qui permet de contrôler entre autres la tension sanguine, l’audition, la vision… Un certificat vous est délivré pour pouvoir valider votre inscription au centre d’auto-école.

Maintenant, le plus dur commence. Titulaire du permis B depuis octobre 2001, nous avons été contraints de repasser le Code de la route. Eh oui !, la validité de cette épreuve théorique court sur une durée de 5 ans. Nous nous mettons donc à bachoter, potassant le livre de code pédagogique (en particulier les thèmes généraux) et enchaînant les examens blancs, en version numérique depuis un ordinateur ou une tablette. Ce dernier point permet de se créer une routine et une logique de réflexion, de manière à éviter les chaussetrappes qui ponctuent les séries. Au fur et à mesure de notre avancée dans les révisions, le nombre de fautes autorisées s’amenuise. Sur les 40 questions posées, il faut obtenir au moins 35 réponses exactes pour être admis.

L’examen se passe individuellement dans un centre agréé par le ministère de l’Intérieur (ExaCode, France Code, La Poste, SGS, Dekra, Bureau Veritas et Pearson Vue) et sur une tablette numérique.

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De la théorie…

Une fois l’examen du code obtenu, le moment est venu de s’attaquer aux deux épreuves pratiques. Dans un premier temps, elles sont réalisées hors circulation. La période de roulage intervient ensuite, conditionnée par l’obtention de la première, bien évidemment.

Commençons par l’épreuve hors circulation. Après les politesses d’usage et le contrôle de notre identité, l’examinateur nous soumet à une interrogation écrite, tirée au sort parmi 20 questionnaires. Pas de panique, il s’agit de 20 fiches de 10 questions chacune, appelant des réponses courtes. Les thèmes abordés sont en lien avec le transport de marchandises. On doit donc être au fait de l’équipement des véhicules, de la réglementation sociale européenne et française, des masses et dimensions du véhicule… Si vous n’avez pas d’autre intention que de conduire un camping-­car, il est possible d’opter pour un examen “simplifié” du permis C1 qui ne comporte pas cette épreuve. Dans ce cas, votre permis de conduire sera assorti du code restrictif 97 signifiant qu’il n’est pas possible de conduire un PL autre qu’une catégorie VASP. Dans le cadre de la règle “qui peut le plus, peut le moins”, nous ne saurions trop vous conseiller d’opter pour le C1 classique. Les questions qui vous sont posées ne font, in fine, appel qu’à la mémoire. Cinq bonnes réponses sur 10 suffisent pour être qualifié, il serait donc dommage que, pour un simple questionnaire, vous ne puissiez pas, par exemple, louer un utilitaire PL pour un déménagement ou un petit camion avec une benne pour déblayer des gravats.

En ce qui nous concerne, la fiche corrigée dans la foulée par l’examinateur ne comportait pas d’erreur. Nous avons pu poursuivre avec l’épreuve “des vérifications” (Socle 1). Attention à l’attitude et à la gestuelle. Même si votre objectif est de conduire un camping-­car, l’inspecteur examine le comportement que vous devez avoir dans le contexte du transport routier de marchandises, comme porter un gilet haute visibilité, mettre des gants ou encore monter et descendre du véhicule avec toujours trois points d’appui. Une fois encore, rien de bien sorcier ! C’est comme l’apprentissage d’un texte pour une pièce de théâtre. Faites comme les acteurs, imprégnez-vous du personnage que vous allez devoir interpréter devant l’examinateur, votre seul public : contrôle de l’immobilisation du véhicule avec le phrasé idoine, vérification de la présence des documents de bord. Tout est OK ? Alors descendons à présent pour un contrôle rapide de l’extérieur du véhicule. On vous demandera d’effectuer les vérifications visuelles de chaque face du camion. Le but est de s’assurer de l’absence d’anomalie sur le pare-brise, les feux de signalisation, la carrosserie, sous le véhicule (tâche d’huile)…

Ces opérations simples s’accompagnent d’une autre épreuve, les thèmes. Vous allez en tirer un au sort (six disponibles) et le détailler auprès de l’examinateur :

  • les documents de bord (le plus facile) ;
  • les feux, dispositifs de contrôle et accessoires ;
  • les niveaux, glaces, rétroviseurs et essuie-glaces ;
  • les pneumatiques, roues, suspensions et direction ;
  • les caractéristiques du véhicule, plaques, disques, catadioptre ;
  • le transport routier de marchandises.

Certes, les intitulés peuvent faire peur. Pourtant, il n’y a rien de sorcier : une liste vous a été fournie et il suffit de réciter son texte, tout en effectuant les bons gestes. L’inspecteur annote et valide votre déroulé.

… à la pratique

Une fois les épreuves de vérification (extérieur et intérieur) de thématique terminées, nous entamons le test de maniabilité. Pour le permis C1, il faut réaliser un des quatre parcours avec obstacles – tiré au sort, avant l’interrogation écrite, et mis en place par votre moniteur.

Dans les faits, vous devrez réaliser deux exercices, la “mise à quai” ou le “créneau”. Ces deux manœuvres seront à effectuer soit à gauche, soit à droite de la piste. L’objectif de cet exercice est de montrer que vous êtes apte à rouler en marche arrière en 5 mn maximum, sans toucher un plot ni déborder de la piste délimitée par une ligne blanche. Lors de notre examen, l’inspecteur nous a demandé de réaliser un créneau côté gauche. Manœuvre que nous avons effectuée en une minute et 42 secondes. Au terme de l’épreuve “hors circulation”, l’examinateur communique le bilan final et approuve (ou non) l’examen en circulation.

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Réalisé quelques semaines plus tard, ce dernier consiste uniquement à évaluer le respect du Code de la route (respect des limitations de vitesse notamment), la maîtrise du véhicule, le comportement, la conduite éco-responsable… L’épreuve dure une cinquantaine de minutes. En moyenne, le parcours se décompose en un tiers de route en agglomération et le reste en rase campagne. Il est généralement bien connu du candidat puisqu’il l’aura effectué à plusieurs reprises durant les heures de conduite dispensées durant sa formation.

A l’issue de cette ultime épreuve, si l’examinateur n’est pas intervenu outre mesure, il est probable que vous ayez obtenu votre permis. Il vous faudra toutefois patienter de 24 à 48 heures pour en être sûr. Car depuis plusieurs années, les inspecteurs du permis ne communiquent rien en direct. Seule la plateforme officielle ou l’auto-­école sont habilitées à vous fournir l’information sur l’obtention ou l’ajournement du permis. En ce qui nous concerne, nous l’avons eu haut la main. Et nous voilà parés pour se lancer dans l’essai du La Strada !

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