La crise sanitaire a eu pour effet de booster la pratique du camping-car, l’été dernier. Certaines régions de France ont vu affluer des véhicules qui, les années précédentes, étaient moins nombreux. Des habitants de ces régions ont vu ce phénomène d’un mauvais œil et s’en sont plaints à la presse locale. Le numéro 3952 de l’hebdomadaire La voix du Jura a relayé ces commentaires pas vraiment élogieux envers les camping-cars.
Et le journaliste qui a publié l’article a bien pris soin de plonger sa plume dans l’acide pour s’attaquer à notre mode de loisirs.
L’entame de son papier montre clairement qu’il écrit à charge : « Sur certains secteurs, nous arrivons à des phénomènes de surfréquentation et du coup, en haute saison, cette clientèle n’est pas forcément bien accueillie. »
Il poursuit en citant des propos soi-disant tenus par des habitants du Jura qui accusent les camping-caristes de tous les maux : « Ils ne dépensent rien, sèment leurs étrons dans les chemins et occupent tout l’espace. »
Le journaliste prétend ensuite que : « Le problème de l’accroissement du nombre de ces véhicules sur les routes et aires du Jura ne date pas de cette année et dès l’été 2019, la sonnette d’alarme avait été tirée sur certains secteurs. Ainsi à Mesnay, près d’Arbois, des habitants avaient lancé une pétition pour obtenir la fermeture de l’aire de services, histoire de tarir le nombre de ces véhicules transitant quotidiennement par la commune. »
Pour en rajouter encore un peu, l’auteur de cet article continue, sans fondement, et certainement sans la moindre vérification : « Sur le Pays des Lacs ou le Haut-Jura, déjà, de nombreux automobilistes s’agaçaient (chacun appréciera le terme : NDLR) à suivre ces engins circulant à des allures de gastéropodes sur les petites routes. » Faut-il rappeler à notre confrère que la limitation de vitesse sur les routes départementales est fixée à 80 km/h. Il aurait aussi fallu qu’il s’informe sur la motorisation des camping-cars, lesquels sont tous aujourd'hui capables de rouler aux vitesses réglementaires, voire au-dessus.
Le journaliste de La voix du Jura persiste dans la bêtise : « Si les camping-cars sont gênants lorsqu’ils roulent, ils sont tout aussi problématiques lorsqu’ils squattent sans vergogne (chacun appréciera l’expression) les sites naturels. » Notre confrère citant pour l’exemple le Comité départemental qui aurait prétendu : « Les visiteurs viennent essentiellement pour avoir des sites naturels préservés, pas pour voir des camping-cars… Ce qui pose problème n’est pas tant l’idée du camping-car, mais plutôt la multiplication de ceux-ci. Naturellement, ils n’auront pas l’idée d’aller vers les campings pour stationner… » Une fois encore, notre cher confrère se méprend, confondant stationnement et camping. Distinction que les camping-caristes savent bien faire.
Pour pousser le bouchon encore un peu plus loin, il explique : « Pour inciter les camping-caristes à aller dans les campings, peut-être faudrait-il aussi que les communes cessent de proposer des stationnements gratuits à ces véhicules, pour ne pas se placer en concurrence déloyale avec les campings. » Un programme qui ne tient absolument pas compte de la réalité du terrain et qui ignore totalement que les camping-caristes ont pour habitude de consommer là où ils peuvent stationner.
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