L’aire de Saulx en danger à cause des incivilités des camping-caristes

Dans l’est de la France, le joli village de Saulx a installé une aire de services gratuite « pour faire plaisir » aux usagers. Mais les multiplications des incivilités ont rendu le maire et les habitants désabusés. Explications.

  • © Rob Bisdom//Google Map

En Haute-Saône, le village de Saulx se développe avec la volonté d’accueillir des visiteurs. C’est dans cette optique que la commune s’est équipée il y a 3 ans, d’une aire de services pour les camping-caristes entièrement gratuite. Avec 4 emplacements, branchement électrique, vidange, plein d’eau, et surtout une belle vue dégagée sur la campagne environnante. Seulement, la commune a vite déchanté. « Depuis plus d’un an, on constate des abus : les poubelles ne sont pas triées, les gens font leur vidange de voiture, il y a parfois plus de 10 camping-cars pour 4 emplacements, les gens se volent les câbles de branchement, multiplient les rallonges pour tous se brancher en même temps… », se désole Benjamin Gonzales, le maire de Saulx. « C’est une source de conflits, alors on réfléchit à tout arrêter », ajoute l’élu.

Il faut dire que cette aire devait coûter 1000 € par an à la ville, mais son utilisation abusive fait monter l’addition à 5000 € annuels. Alors après discussion au conseil municipal, l’aire d’accueil est devenue payante : « Des employés municipaux passeront une à deux fois par jour pour collecter 5 € ». Un tarif qui reste attractif d’autant que jusqu’à présent, l’aire de Saulx était la seule du département à être gratuite. Mais payer n’est pas au goût de tout le monde : « Mes agents se sont fait insulter l’autre jour par des usagers qui refusaient de payer. Il a fallu que je me déplace en personne : l’un a obtempéré, quant à l’autre il est parti en insultant l’aire et la commune. » Des comportements qui ont fini par lasser le maire et les habitants. « Certains camping-caristes sont très respectueux. Ils font d’ailleurs des dons ou des mails de remerciements. Mais c’est un usager sur 5 000 », tempère Benjamin Gonzales.

« Nous avons investi 50 000 € pour installer cette aire, en mettant à l’entrée un petit panneau qui indique que nous étions ravis d’accueillir les usagers et en leur demandant de respecter le lieu pour qu’il reste pérenne », confie le maire. Seulement « les gens pensent que tout leur est dû, mais nous avons d’autres choses à gérer pour la commune ». Du coup, « on se donne jusqu’à septembre pour constater une amélioration. Si rien ne bouge d’ici septembre, on ferme l’aire », regrette l’élu.

 

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