Erigée au-dessus de l’axe stratégique entre l’archipel de Bréhat et Pontrieux menant au port du pays de Guingamp, l’imposante bâtisse est la seule des dix forteresses du Moyen Age de la région à avoir traversé les siècles. L’actuel bâtiment (400 m2 au sol) a été édifié à partir de 1405 par Catherine de Troguindy, à l’emplacement d’un château fort du XIe siècle, dont il ne subsiste que des fortifications. Selon la croyance, il serait l’œuvre d’un dénommé Jagu. La forteresse a été détruite durant la guerre de succession de Bretagne (1341-1365). Elle fit place, au XVe siècle, à un grand logis fortifié. Devenue baronnie en 1487, la Roche Jagu passa aux mains de nombreuses familles, sous l’Ancien Régime. L’édifice peut autant faire penser à un château fort qu’à un manoir et, d’une certaine façon, un peu des deux avec une façade à vocation défensive, côté fleuve. On remarquera les imposantes cheminées (19 sur les 21 existantes à l’origine), dont les sorties coiffent généreusement les combles. Et l’on distinguera, sur la tour d’angle, un parapet et des mâchicoulis. Visiter l’intérieur est aussi instructif.
Au rez-de-chaussée, le parcours “Si la Roche Jagu m’était contée” illustre la vie quotidienne d’une seigneurie bretonne à la fin du Moyen Age. Cet étage est occupé par trois pièces principales : la cuisine, la grande salle et, en contrebas, le cellier. Puis l’on monte aux étages dits nobles, en empruntant des escaliers à vis (accès délicat). Au premier étage, la petite chapelle, la garde-robe et les latrines. La grande salle d’honneur était dédiée aux festins. Au deuxième étage vient la salle haute, qui était réservée à la vie privée. On y trouve par ailleurs la bibliothèque. Les combles et le chemin de ronde, d’où le panorama sur la vallée est époustouflant, valent également le détour. Depuis 60 ans, le conseil départemental des Côtes-d’Armor fait vivre ce “Monument historique”.
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Des expositions occupent chaque année les étages du château, avec une programmation (musique, danse, théâtre, résidences artistiques…) dont la réputation dépasse les frontières régionales. Labellisé EcoJardin en 2017, le parc d’inspiration médiévale – qui s’étend sur 64 ha –, avec un parcours d’interprétation, s’avère tout aussi intéressant. On remarquera, à l’entrée du domaine, l’allée des camélias et des rhododendrons, plus loin celle des chênes, la palmeraie, le labyrinthe et la belle vue sur le château, le bassin à rouir le lin (ancienne spécialité de la région)… « La tempête de 1987 a paradoxalement permis d’inaugurer une véritable politique d’aménagement du parc, qui a d’ailleurs été source des découvertes, comme le bassin aux chevaux », observe François de Martel, responsable du domaine. Côté vallée, un chemin permet d’accéder à la cale sur la rive gauche du Trieux, 60 m en contrebas. Pas étonnant qu’avec autant d’atouts, le nombre de visiteurs avoisine les 150 000 par an.
Horaires :
Le parc est ouvert et en accès libre toute l'année.
Infos et résa : 02 96 12 18 21
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Stationnement : Les camping-cars ne peuvent stationner que le temps de la visite. Nous conseillons une halte pour la nuit à Paimpol (15 km) :
-rue Pierre-Loti (20 places, 5 €, gratuite hors saison) est la mieux située, près du centre-ville
[GPS : (N) 48°47’3”/(O) 3°2’47”].
- rue de Goas-Plat (37 places, 4 à 8 €, borne de services, également ouverte toute l’année). Contact : 02.96.20.83.16.
[GPS : (N) 48°46’31”/(O) 3°2’25”]
>>>Où trouver : Camping-Car Magazine "Spécial Bretagne"