Vous venez de traverser les superbes paysages du Badajoz et arrivez dans la ville natale de Vasco Núñez de Balboa (premier Européen à avoir aperçu l’océan Pacifique), Jerez de los Caballeros. Elle possède un magnifique centre historique. L’aire municipale de camping-cars se niche au pied des arènes.
La radio d’une échoppe laisse s’échapper un musique qui capte votre attention. Celle de José Feliciano, guitariste et chanteur portoricain. En 1970, il écrivait Feliz Navidad. Ce chant de Noël au style pop fait partie des 25 titres les plus diffusés dans le monde. Son refrain est entêtant : « Feliz Navidad, próspero año y felicidad » (Joyeux Noël, année prospère et joie) et son couplet en anglais tout autant : « I wanna wish you a Merry Christmas from the bottom of my heart » (Je veux te souhaiter un joyeux Noël du plus profond de mon cœur).
Le Badajoz est réputé pour sa gastronomie et bénéficie d’une appellation d’origine contrôlée (AOC) : le jambon Pata negra de Badajoz. La flore d’ici, caractérisée par ses chênes-lièges, ses chênes verts et ses glands, est idéale pour l’élevage du porc dont nous nous régalerons. La Ermitá est un restaurant insolite installé dans un ancien ermitage du XVIIe siècle. Il propose une cuisine méditerranéenne de qualité, à base de produits frais et de viandes ibériques. Flânez dans les ruelles et rejoignez les églises baroques de San Bartolomé et La Encarnación. Vous aurez sûrement envie d’y rester…
A Castilblanco de Los Arroyos, le parking offre une belle vue sur le village et son église. Rejoignez-la et admirez le ballet incessant des cigognes. Le ciel est bleu, les maisons blanches, et partout, les oranges sont à portée de main, sur les arbres ou par terre. A-t-on le droit de les cueillir ? A dire vrai, les locaux ne s’y risquent pas : elles sont tellement amères qu’elles ne sont utilisées que pour confectionner des marmelades.
Prenez ensuite la direction de Jerez de la Frontera. Implantée dans une zone commerciale de la périphérie, l’aire d’étape Camper and Van est curieusement calme la nuit. Elle est surtout pratique, car située à 100 m d’un arrêt des lignes de bus qui permettent de gagner le centre en 10 minutes. Vous découvrirez la cathédrale et l’Alcázar. Rejoignez ensuite la plaza del Arenal, où se trouve l’Office de Tourisme et perdez-vous dans les ruelles étroites. Saurez-vous retrouver la calle Idolos ? Il s’y cache une vraie perle, même plusieurs, aux goûts subtils et parfumés. El Tabankino Tabanco Gourmet est un restaurant atypique. Kino, le patron, travaille devant vous. Il parle français et voudra vous faire plaisir. Faites-lui confiance pour la sélection des plats et l’association des vins de Jerez. Pupilles et papilles rivalisent de bonheur : jambons ibériques, toasts de sardines, moules aux perles de mangue, tartare de thon aux billes de wasabi et de soja. Les perles, de vraies bombes de saveurs, sont en vente.
La belle de Cadix a, dit-on, des yeux de velours, et vous seriez tenté d’aller le vérifier. Il faut passer par le camping haut de gamme, à proximité de la ville. Il est certes chic, chic, chic, mais aïe, aïe, aïe, la nuit est à 50 € ! Filez plutôt vers le sud.
En rejoignant l’A381 (gratuite, comme désormais toutes les autoroutes espagnoles), vous atteignez en moins de deux heures Tarifa ou Algesiras, les portes du Maroc et de l’Afrique. Et vous pouvez, tout aussi rapidement, rejoindre l’Angleterre, sans tunnel, sans péage, sans rouler à gauche et toujours sur le continent ! Dirigez-vous donc vers l’aéroport de Gibraltar et, juste avant de franchir la frontière, bifurquez sur votre droite dans la marina. L’aire d’étape Parking Alcaidesa Marina se situe bien en Espagne, à La Línea. C’est la meilleure solution pour découvrir le rocher. Haut de 426 m, le monolithe calcaire en impose. Sa formation remonte au Jurassique, il y a 200 millions d’années environ... Quelques singes ont dû profiter du rapprochement pour coloniser l’endroit. Ils vous attendent au sommet du rocher, que l’on atteint en empruntant le téléphérique. Un conseil : ne laissez rien traîner, les primates qui s’épouillent tranquillement se jettent subitement sur vous et vous… dépouillent ! De quoi reprendre la réplique de Lino Ventura, signée Michel Audiard dans le film Ne nous fâchons pas ! : « Je critique pas le côté farce. Mais pour le fair-play, y aurait quand même à dire… »
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