En arrivant de la bastide de Villefranche-de-Rouergue, le village de Najac domine la rivière de l’Aveyron. Vu du ciel, il faut imaginer une ligne continue de bâtisses sur environ 2 km. Cette voie, la rue du Château, est l’unique artère qui mène à la citadelle. Pour la rejoindre, la traversée est plaisante. On en profite pour effectuer un arrêt gourmand à la Maison Delmur, boulangerie qui propose des spécialités locales comme la fouace (une spécialité célébrée à l’occasion de la Saint-Barthélemy), le massepain, la croquande, etc.
L’allée descend jusqu’à la Maison du Gouverneur. Ici, il faudra être bien chaussé pour amorcer une belle montée en direction de l’ère médiévale. Courte mais avec un joli dénivelé, l’ascension vers la forteresse nous plonge d’ores et déjà dans le bain. De ce point haut perché, plaçons-nous à l’époque du Moyen Age et imaginons des soldats venir assiéger le château… La belle grimpette qui les attendait pouvait déjà en dissuader plus d’un.
Revenons au présent. On a tout de même envie de découvrir ce joyau militaire et cette approche ne nous a pas freinés dans notre élan. Plus nous avançons, plus la forteresse se dévoile, imposante et puissante.
Avec près de dix siècles parcourus, elle est encore aujourd’hui parfaitement conservée. Nous voilà face à l’entrée, la visite peut débuter. On plonge dans l’atmosphère du château. Le saut dans le temps s’opère dès l’entrée, comme si une frontière invisible s’était installée entre deux mondes. Située sur une frontière géologique et culturelle, Najac sait vraiment ce que signifie la délimitation des territoires. L’Aveyron, qui coule en dessous du bourg, sépare le Causse (à l’ouest) du Ségala (au sud-est), deux zones géographiques autrefois très différentes, marquées par des paysages dissemblables. D’un côté, le terrain relativement calcaire est plutôt rude, de l’autre, un paysage bien plus vallonné et moins aride.
Mais rejoignons le château. A près de 800 ans, la forteresse royale de Najac est la représentation même de l’art de la guerre à travers les siècles. Les meurtrières de ce bâtiment militaire sont les plus hautes du monde : près de 7 m ! Durant sa période d’exploitation, cette forteresse impressionnante a beaucoup fait parler. Du haut des 40 m du donjon, les gardes avaient un point de vue imprenable sur les alentours et pouvaient voir l’ennemi arriver de loin. Alphonse de Poitiers, gouverneur de Najac, affirma sa puissance et sa réputation sur le comté de Toulouse grâce à ce château dit “imprenable”. D’ailleurs, il n’a jamais été assiégé. Du fait de sa grandeur, il jouait plus un rôle dissuasif qu’offensif.
La forteresse d’hier à aujourd’hui
Après la guerre de Cent Ans, entre les XIVe et XVe siècles, la forteresse fut transformée en prison jusqu’à la Révolution, puis exploitée en carrière de pierres. Heureusement, Alfred Cibiel, issu d’une grande famille de notables de la région, rachète le bâtiment (1906) et le sauve de la ruine. Depuis, il est entretenu par les descendants et fait régulièrement l’objet de campagnes de restauration.
Dans le donjon, la chapelle Saint-Julien, on découvre une fresque du XIIIe siècle. Au centre, une immense maquette a été installée afin de mieux saisir la grandeur de la forteresse à l’époque de son rayonnement. Le climax de la visite se situe au sommet du donjon d’où la vue panoramique sur la cité de Najac est grandiose.
Il faut alors se remettre de ses émotions pendant la descente de l’escalier et éviter de rater une marche. Une fois en bas, face aux murs du château, on saisit bien toute son ampleur. Une chose est sûre, près de 1000 ans après son édification, il impressionne toujours autant.
STATIONNER EN CAMPING-CAR A NAJAC
- Najac dispose d’une aire communale, ouverte toute l’année. Les 10 emplacements sont sur terrain bitumé et semi-ombragé. Elle est équipée de branchements électriques, d’une bouche d’évacuation des eaux usées et d’une borne de recharge en eau. Tarif : 11 € pour 24 heures (paiement par carte bancaire). Contact : 05.65.29.73.96. Roc du Pont. GPS : (N) 44°13’17”/(E) 1°58’2”.
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