Après avoir parcouru un bon millier de kilomètres sur les autoroutes allemandes et autrichiennes, nous bifurquons au sud de Vienne, direction la Hongrie. Nous arrivons à Kozeg, sympathique petite bourgade dont les maisons colorées ornent Jurastics Tér (Tér signifie “place” en hongrois). En période de fortes chaleurs, les fontaines sont prises d’assaut par les enfants qui s’y plongent pour se rafraîchir. Touristes et habitants se désaltèrent d’une bière blonde en terrasse. Héritage de l’empire austro-hongrois, la boisson à base de houblon est très prisée. Plus loin, la Fö Tér (place centrale) est dominée par les flèches de l’église du Sacré-Cœur et son clocher à oignon. On peut y admirer de belles façades au crépi en trompe-l’œil ou de sgraffites, technique qui permet de faire apparaître des motifs en grattant la couche supérieure de l’enduit.
Avant de chercher un bivouac, nous nous procurons la vignette autoroutière dans une station-service. Entre deux catégories, le pompiste finit par nous vendre la D2 (25 € les 10 jours). Le document enregistré électroniquement ne laisse aucune trace de colle sur le pare-brise. Au cours de notre séjour, le panneau “Matrica” planté le long des routes rappelle que l’absence de vignette entraîne une forte amende.
Le Balaton, la mer des Hongrois
Avec ses 596 km2 et ses 77 km de long, le lac Balaton est le plus grand d’Europe centrale. Nous le découvrons à Kesthély, qui abrite un superbe château baroque. Depuis la gare ferroviaire (parking gratuit), il suffit de remonter la rue Lajos Kossuth pour admirer ce palais du XVIIIe siècle dont la bibliothèque compte plus de 80 000 volumes. Le grand escalier en bois sculpté mène aux appartements qui rivalisent de plafonds à caissons, mobilier rococo et une collection de portraits de la famille Festenics qui occupa les lieux jusqu’en 1944. Le parc est tout aussi majestueux, avec son plan d’eau recouvert de nénuphars. Le musée consacré aux maquettes de trains vous rappellera votre enfance. Celui des carrosses ou de la chasse où sont exposées des centaines de trophées, génère d’autres émotions.
Nous poursuivons par une balade vers le lac. Un bateau à aubes offrant des promenades le long des côtes passe devant nous. On se laisse tenter par l’expérience. Avant d’embarquer, on déguste des langos, sorte de brioche-churro accompagnée de confiture ou de fromage. Nous mettons le cap sur Kaposvar avant de rejoindre Pécs pas loin de la Slavonie croate.
Pécs et alentour
Nous passons la nuit sur un parking gratuit, à 15 mn à pied de la place centrale [GPS : (N) 46°4’5”/(E) 18°13’43”] et à proximité d’un marché traditionnel. Une bonne occasion de se ravitailler en produits locaux : miel, salami au paprika…
Remontant Irgalmasok utcája, nous passons devant la grande synagogue pour arriver sur Szechenyi Tér, la place que domine la mosquée de style ottoman Gazi Kassim, transformée en église. Celle-ci nous rappelle la présence turque qui dura 150 ans après la défaite des Hongrois à Mohacs.
Incontournable, la colonne de La Trinité en mémoire d’une épidémie de peste, trône au centre. Prenez le temps d’admirer les façades des immeubles et de continuer votre pérégrination architecturale autour de la place près du théâtre national et le long des rues piétonnes à la recherche des maisons baroques aux couleurs pastel. On termine par la visite du musée Victor Vasarely. Sur deux niveaux, tableaux et tapisseries de ce maître des effets d’optique et de dédales visuels, nous en mettent plein la vue. Au sud de Pécs, Siklós possède un château fort et un petit centre ancien que nous décidons d’arpenter. Nous stationnons sur le parking près des thermes [GPS : (N) 45°50’51”/(E) 18°17’46”] quand un orage violent nous cloue dans le camping-car. Nous renonçons à notre visite et reprenons la route vers le nord.
Pour franchir le Danube, il est possible d’emprunter un bac. Mais nous préférons passer par le pont en fer style Eiffel, qui mène à Baja. Avec sa voie ferrée circulant entre les deux voies routières, l’ouvrage impressionnant nous donne accès à la grande plaine hongroise. La pause à Kalocsa nous permet d’acheter du paprika – la ville en est la capitale –, épice qui agrémente de nombreux plats de la cuisine hongroise. On admirera aussi l’église jaune flamboyant avant de rejoindre Kiskörös, la ville natale du poète Sandor Petofi. Nous nous arrêtons un peu à l’écart de la grande place [GPS : (N) 46°37’20”/(E) 19°17’3”] avant d’aller déguster le produit des vignes locales dans un petit bar populaire.
La carte Michelin indique plusieurs petits parcs naturels vers Izak et des dunes de sable près de Fülophaza, village dont on rêve quand on pratique le bivouac libre : une jolie place ombragée, des jeux pour les enfants, une pompe bleue pour faire le plein d’eau et une Coop pour les emplettes.
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