La Puzta, au milieu de nulle part…
La situation se corse quand on décide d’aller voir les dunes : aucun panneau et les guides ne fournissent aucune indication… Il faut compter sur l’aide d’un agriculteur qui nous envoie sur une route un peu cabossée, se transformant en piste sablonneuse sur laquelle nous risquons de nous enliser. Nous préférons rebrousser chemin.
La visite de Keskemet est plus sereine. Les immeubles Art déco et sécession nous laissent bouche bée. Le carillon de l’hôtel de ville joue chaque midi des mélodies de Kodaly, un musicien du pays. Tout autour de la place, les clochers des églises protestante, orthodoxe et catholique et le toit de la synagogue, émergent de la verdure. Le meilleur est sans doute le palais de la Cifrapalota, construit en 1902. Le salon d’apparat, avec ses paons et ses moulures aux murs et au plafond, fait penser à du Gaudí. A l’intérieur, une exposition propose de découvrir la tombe d’un roi Avars (les fondateurs de la Hongrie) du Ve siècle. Une pléthore de bijoux finement ciselés, d’épées ouvragées donne une idée du travail des orfèvres de l’époque.
Nous testons la Kecskemeti Czarda, un restaurant populaire qui se cache dans une ruelle (Kölcey Ferenc utca). Face au menu incompréhensible (l’Aszaltparadicsomos ou le Sült fokhagyma), nous observons les assiettes de nos voisins pour faire notre choix. Les prix dans cet établissement sont vraiment bon marché : 8 € une soupe, un plat très copieux et une boisson. On se délecte notamment d’une salade de choux et d’un poulet mariné posé sur des pommes de terre sautées, le tout recouvert d’une béchamel et de fromage fondu.
Pour rejoindre Hortobagy, nous nous immergeons dans la Putza en empruntant les petites routes, direction Tizakeskle. Près de Szentkiraly, le GPS nous envoie sur une voie qui ne figure pas sur la carte… Nous devons alors passer, façon Salaire de la peur, entre d’énormes nids-de-poule, voire de cigognes. Car les volatiles à long bec nous observent du haut des poteaux téléphoniques sur lesquels ils nichent.
A Kocser, le macadam, enfin ! Nous reprenons notre souffle dans une auberge traditionnelle (csárda) qui semble avoir été posée là pour les voyageurs égarés. Des grandes chaumières blanches entourées de troupeaux de moutons ponctuent l’horizon. Notre avancée prudente nous laisse le temps d’apprécier le paysage. Après 120 km de chaussées cahotantes, nous finissons par entrer dans Hortobágy, centre névralgique de la grande plaine hongroise. Dépourvu de camping, on stationne sur le parking face à l’église à l’architecture moderne. On peut aussi se garer à Máta, hameau tout proche [GPS : (N) 47°35’39”/(E) 21°8’41”]. Nous profitons de cette halte pour faire le plein. Le parking est une autre solution de bivouac. De là, il suffit de suivre le canal au milieu des marais (6 km). Durant la saison estivale, une petite voie de chemin de fer permet aussi de faire la visite. Le matin, on profite du chant des oiseaux de cette réserve naturelle unique. Plusieurs tours d’observation permettent d’admirer la faune des roselières. Les plus chanceux apercevront une loutre en chasse. Pour rejoindre Miskolctapolca, nous sortons une fois encore des sentiers battus. Passage par Felhalom (direction de Tiszafured) puis Tiszasege jusqu’au bac, à Arotkö, pour franchir la Tiza. La traversée (10 mn) s’effectue à bord d’une embarcation maintenue par un câble, tractée par un moteur qui fait tourner une roue à aubes !
Séquence… thermale
La Hongrie est le pays des thermes. Ceux de Miskolctapolca ont la particularité d’être troglodytiques. Moyennant 13 € pour 4 heures, nous goûtons au plaisir d’une eau tiède, en passant sous des cascades riches en calcaire. Plusieurs salles permettent de se relaxer et se faire masser par des jets d’eau. C’est totalement zen que nous traversons le massif du Bukk qui culmine à plus de 1 000 m. La route 2505 serpente entre de belles forêts de feuillus. De nombreux vététistes et quelques randonneurs s’en donnent à cœur joie dans ce paysage rafraîchissant. Hélas ! impossible d’y bivouaquer. Nous poussons donc jusqu’à Felsötárkány pour passer la nuit sur un pré [GPS : (N) 47°59’7”/(E) 20°26’0”].
Eger est une étape incontournable. Le parking gratuit du cimetière [GPS : (N) 47°53’44”/(E) 20°22’1”] est le point de départ de notre visite. Les vestiges du château qui résista aux assauts des Turcs offrent une vue unique sur la ville. Si les casemates sont ouvertes, n’hésitez pas à y pénétrer. En redescendant, on s’arrête devant l’un des trois derniers minarets de Hongrie. Culminant à 40 m de haut, les personnes sujettes au vertige s’abstiendront… On profitera du marché couvert, pour faire le plein de produits de la région. De petites échoppes vous permettent de déguster un Longos ou des saucisses. Nous bouclons notre visite par Dobo Tér, vaste place où se tient le Minorita templo, flanqué de deux clochers à pilastre, et dont l’intérieur est unique. De style baroque tardif, la nef est couverte de fresques en trompe-l’œil et de stucs. Impressionnant !
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