Nous entamons notre voyage à Canet de Mar, petite station balnéaire située à une quarantaine de kilomètres au nord de Barcelone. Un enfant du pays, l’architecte Lluís Domènech i Montaner fut, avec Gaudí, un des pères du modernisme catalan, un type d’architecture qui intègre, dans les constructions, des courbes, des tourbillons et autres thèmes autour de la nature et des créatures fantastiques. L’Office de Tourisme propose un petit circuit qui permet de découvrir la quinzaine d’édifices construits dans ce style “révolutionnaire”. Au cours de cette balade, vous découvrirez la Casa Domènech, l’Ateneu, Catenec et la Casa Roura. Une bonne entrée en matière pour s’immerger dans l’art typiquement catalan de la fin de XIXe et début XXe siècle. Un grand parking [GPS : (N) 41°35’45”/(E) 2°34’7”] permet de stationner facilement avant de se rendre à pied au centre-ville en un quart d’heure.
La route littorale menant à Tossa de Mar n’a pas d’autre intérêt que celui de vous mener à ce charmant petit bourg médiéval entouré de remparts. Une fois sur place, montez jusqu’aux ruines de l’église de Sant Viçent qui fut détruite par une explosion au XIXe siècle. Il faut préciser qu’elle servait plus de dépôt de munitions que de lieu de culte. Du haut de la falaise où subsistent les vestiges du bâtiment, le panorama sur la plage de sable fin est époustouflant. Sur la droite, la côte rocheuse dévoile des criques intimes. Nous prenons le temps de flâner dans le vieux village et ses ruelles pavées ponctuées de fleurs, de quelques échoppes et de solides portes voûtées en granit. On comprend que de nombreux artistes comme Chagall, Michaux et Supervielle trouvèrent leur inspiration en ce lieu envoûtant.
A partir de Tossa, la route en corniche GI-682 suit de vertigineuses falaises rocheuses, entrecoupées de minuscules criques où certains trouvent le moyen de se baigner. Malgré l’absence d’emplacement pour s’arrêter, on parvient à prendre quelques belles photos avant d’arriver à Sant Feliu de Guíxols. Nous stationnons sur un vaste parking [GPS : (N) 41°46’55”/(E) 3°1’13”], à l’entrée de la petite station balnéaire préservée des constructions en béton et du tourisme de masse. A la belle saison, la plage ravira les amateurs de douce oisiveté. Un vieux monastère mêlant des éléments romans, gothiques et baroques nous donne une belle petite leçon d’architecture. Construit sur les ruines d’une cité romaine, il ressemble à une forteresse et nous rappelle l’époque troublée quand la piraterie sévissait en Méditerranée. Le soir, il fait bon flâner sur le Passeig del Mar, à l’abri des palmiers, et s’arrêter déguster quelques tapas en profitant de la douceur du climat.
Un coup de cœur pour Calella de Palafrugell
Il est des lieux qui ne sont guère cités dans les guides touristiques sans que l’on comprenne pourquoi. Le gros village de Calella de Palafrugell fait partie de ceux-là. Après avoir stationner [GPS : (N) 41°53’23”/(E) 3°10’44”], nous descendons à pied en direction de la mer, avant d’entamer une petite randonnée par le GR92 qui longe la Grande Bleue et aboutir à la cala (crique) el Golfet. Le sentier, abrité par de grands pins, dévoile de magnifiques vues sur le village aux maisons blanchies à la chaux et des petites criques aux eaux turquoise. Au village, l’Office de Tourisme propose de rejoindre le cap de Sant Sebastià par le GR, en remontant la côte. Au passage, nous découvrons les voltes, les garages à barques, positionnées sous des maisons couleur pastel. Au terme d’une belle ascension, on arrive enfin en haut du cap.
Nous terminons la journée à Port Bo, pour admirer les embarcations allongées sur le sable et les rochers qui offrent de belles teintes au soleil couchant. L’endroit est si agréable que nous décidons d’y rester une autre journée pour randonner vers Palamós. Par manque d’attention, mais aussi à cause d’un balisage imparfait, nous n’arriverons finalement pas à destination. Mais au cours de notre promenade, nous tombons sur les jardins de Cap Roig. Sur plusieurs terrasses, de superbes espaces verts surplombent la mer. Ils sont organisés par variétés végétales : espèces diverses de palmiers, collection impressionnante de cactées, superbes oiseaux de paradis et parterres de plantes méditerranéennes se succèdent pour nous offrir un festival de couleurs et de parfums. Cette ancienne demeure d’un officier tsariste et d’une lady anglaise est une des visites à ne pas manquer.
Les villages médiévaux
Nous quittons la route littorale pour rejoindre l’intérieur des terres. Pals est notre première étape. Les restes des murailles, désormais colonisées par les habitations, encadrent une charmante place Major avec son arc gothique. Pour parvenir à la tour de l’hommage qui culmine à 15 m, il faut se méfier des vieux pavés qui ont tendance à glisser.
Peratallada, à 7 km à l’ouest de Pals, est un peu différente. On y découvre une ruelle où les charrettes des marchands ont laissé leurs traces dans la pierre, tels des rails posés au sol. Les grandes foires qui s’y déroulaient ont fait la fortune de la ville. En témoignent les blasons des hidalgos qui ornent les façades de plusieurs palais. Ne manquez pas l’ascension de la tour de las Horas. La vue sur les toits aux tuiles romaines couvertes de mousse et la campagne environnante est admirable.
Sous les arcades de la place des Voltes, se tenait un important marché au XIIIe siècle. Aujourd’hui, vous y trouverez quelques boutiques et une ombre salvatrice en plein été. Attention pour le stationnement, celui-ci est payant et les agents municipaux ne vous épargnent pas en cas de dépassement horaire ou de non-paiement. Idem à Sant Martí d’Empúries. Ce comptoir fondés par les Grecs est un vrai belvédère : de la place de l’église dont la façade ressemble aux remparts d’un chateau, la vue porte loin. Pour bivouaquer, nous poussons jusqu’à Sant Pere Pescador où se trouve un vaste parking le long du fleuve Fluvia.