Découvrir la Côte Sauvage de la Costa Brava en camping-car, étape 2/2

Tous les voyageurs, quels qu’ils soient, ont déjà sillonné ou entendu parlé de la Costa Brava. On apprécie ou pas. Mais nous avons laissé de côté nos a priori pour nous lancer dans une escapade en camping-car. Bien nous en a pris. Nous avons découvert des villages authentiques, des criques aux eaux azur et bien d’autres merveilles encore.

 

  • © Getty Images/iStockphoto
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Autour du Cap de Creus

Le parking du cap de Creus [GPS : (N) 42°17’48”/(E) 3°16’59”] est situé à l’extérieur du parc naturel où il est interdit de dormir (comme dans tous les parcs en Espagne). Muni de l’indispensable plan obtenu auprès de l’Office de Tourisme de Cadaqués, nous sommes à pied d’œuvre pour deux journées sportives. Nous enfourchons d'abord notre vélo, pour suivre la route qui file vers le cap. Puis, nous enfilons nos chaussures de randonnée pour emprunter le sentier littoral jalonné de rochers dont la couleur varie selon la lumière. A l’arrivée, un phare domine la pointe, un restaurant permet de goûter une cuisine locale de qualité à base de produits de la mer. Les plus courageux feront le tour du cap par les sentiers balisés. Les autres, comme nous, préféreront monter dans la navette qui rejoint le parking.

En matière de géologie, il y a de quoi faire dans la région. Les rochers ruiniformes représentant des animaux fantastiques constituent une attraction particulière. Pour les voir, il faut, après le col des Portes, prendre la direction “Portal de Tudela” et suivre les points verts du plan, sur la petite route. Jusqu’à la cala Culip, vous serez stupéfait par les formes extraordinaires des rochers sculptés par la mer et les vents. Vous vous amuserez à leur trouver des ressemblances avec quelques êtres tout droit sortis des romans de fantasy. Attention, si vous vous aventurez à les escalader, certains sont très acérés et peuvent provoquer éraflures et coupures. Le circuit peut se faire à vélo (à la cala Culip, vous devrez rebrousser chemin) ou à pied par un sentier escarpé qui rejoint la route du cap.

Nous passons la soirée à Cadaqués, village blanc très prisé des touristes et des artistes. Picasso et García Lorca y avaient leurs habitudes. Dalí, quant à lui, s’était installé à Portlligat, 3 km plus au nord. La maison du maître du surréalisme se repère de loin par les sculptures d’oeufs qui la surmontent. Impossible de la visiter sans réservation (sur Internet). La masse de l’église de Cadaqués domine ruelles et maisons dont certaines débordent de bougainvilliers. Tôt le matin ou tard le soir, une fois les touristes partis, Cadaqués redevient un havre de paix.

Le monastère Sant Pere de Rodes

Les religieux ont toujours su trouver des lieux exceptionnels pour bâtir les bâtiments dédiés à leur retraite. Sant Pere de Rodes en est un exemple flagrant. En prenant la direction El Port de la Selva par une route blanche, il vous faudra vous montrer très prudent. Au panneau indiquant le monastère, il reste encore 6 km à parcourir avec un dénivelé de 520 m ! Le monastère fondé au IXe siècle a été érigé sur un promontoire. Adapté au rocher, son architecture surprend forcément. On se perd un peu dans les différents niveaux. Son très beau clocher roman et son énorme tour carrée défensive ont retenu notre attention. Parcouru d’escaliers et d’étroits passages, Sant Pere de Rodes est vraiment différent des monastères bâtis en plaine. Bien évidemment, la vue sur la côte y est sublime. Nous ne grimpons pas au vieux castell de Verdera qui surplombe l’édifice religieux, préférant continuer à pied vers l’ancien village du Moyen Age, au pied de la chapelle Santa Creu. Cette cité médiévale fut prospère en son temps, accueillant foires et marchés. Aubergistes et taverniers offraient leurs services aux pèlerins venus se recueillir sur les reliques de saint Pierre. On voit encore les deux portes qui permettaient de pénétrer dans le village ainsi qu’un reste de rempart qui s’appuyait sur les habitations. Nous terminons notre voyage à Llançà, petite bourgade située à quelques kilomètres de la frontière franco-espagnole.

Il est facile de s’y garer [GPS : (N) 42°22’9”/(E) 3°9’25”] avant d’entamer une ultime promenade conseillée par le topo-guide La Catalogne à pied. La rando n° 12 permet de rejoindre El Port de la Selva, en suivant le littoral. Ce circuit de 8 km est un pur bonheur, ponctué de petites plages de sable gris et de criques. A partir du mini-phare de la Punta de s’Arenella, on profite d’une jolie vue sur la baie et le village blanc de notre destination. Nous revenons au camping-­car par le bus, avant de reprendre la route vers la France toute proche.

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