C'est au plein cœur de l'été, le 15 août 2020, qu'est paru au Journal Officiel un décret (no 2020-1061 à consulter ci-dessous) relatif aux conditions de classement de certaines sections de routes dans la catégorie des autoroutes.
Ce texte, dénoncé par l'association lobbyiste "40 millions d'automobilistes" fait passer certaines portions de routes nationales raccordées ou situées dans le prolongement d'autoroutes concédées, dans le giron des sociétés concessionnaires
en échange d'une augmentation du coût des péages ou d'un allongement de la durée de la concession".
Gratuites jusqu'à quand ?
Cela signifie que les 2x2 voies gratuites créées pour désenclaver certaines régions (comme les N165 et N12 en Bretagne), resteront gratuites mais que leur entretien sera financé par les sociétés d'autoroutes, et donc les péages autoroutiers réglés par les usagers.
Cela dans un premier temps, car on voit mal, et sans faire de procès d'intention, comment les sociétés concessionnaires d'autoroutes pourront résister longtemps à la tentation d'installer des bornes de péage sur les portions gratuites à 4 voies dont elles ont officiellement obtenu la gestion.
Le communiqué de presse de l'association précise aussi que
Ce décret ouvre la porte à une privatisation plus large des routes nationales et renforce la toute-puissance des sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA) déjà largement favorisées par les contrats de concession, au détriment du pouvoir-rouler et de la sécurité des usagers des autoroutes.
Pierre Chasseray, le délégué générale de l'association insiste enfin sur le problème de sécurité :
Certaines sections (de Nationales) – celles nouvellement adossées ou construites – pourront ne plus répondre aux normes actuelles (au minimum 2x2 voies séparées, avec bandes d’arrêt d’urgence), mais relever de la simple « route », où l’on sait que le risque d’avoir un accident est beaucoup plus élevé. Ainsi, non seulement l’automobiliste paiera plus cher le service, mais en plus sa sécurité en sera amoindrie