Devant le véhicule
Choix arrêté, véhicule a priori trouvé, les embûches restent encore nombreuses. Commencez par vous assurer que le camping-car convoité soit dans les règles et en bon état.
1. Contrôlez les papiers
Auprès d’un professionnel, cette étape est inutile. Mais auprès d’un particulier, il faut être plus vigilant. Contrôlez que celui-ci est bel et bien le propriétaire (étape 4). S’il prétend le vendre pour quelqu’un d’autre : fuyez ! Vérifiez la concordance entre le numéro de série inscrit sur le titre de propriété et celui du camping-car (en général frappé dans l’encadrement de la portière, le coffre à gaz, le marchepied…). Le certificat de situation administrative, que vous aurez pu vous procurer par vous-même (voir étape 4) vous garantira que rien ne s’oppose à la vente.
Vérifiez que le véhicule est bien assuré, réclamez un carnet d’entretien à jour (ou à défaut, les factures). Pensez aussi à contrôler la présence des différentes notices d’utilisation (réfrigérateur, chauffage, porteur, TV…). Sachez enfin que le vendeur peut vous fournir un historique “officiel” de son véhicule émanant de l’administration, grâce au site histovec.interieur.gouv.fr Bien sûr, n’oubliez pas de demander le contrôle technique pour un véhicule de plus de quatre ans. A savoir, il est possible d’immatriculer un véhicule dont le CT est soumis à contre-visite. Mais à moins d’être un mécano confirmé, nous vous déconseillons fortement de tenter l’aventure. Et surtout, ne répondez jamais aux annonces trop alléchantes de personnes qui prétendent donner leur camping-car sous prétexte qu’elles partent à l’étranger ou sont tombées gravement malades et n’ont pas d’héritiers. Il s’agit toujours de tentatives d’escroquerie.
2. Inspectez le porteur
L’achat d’un camping-car d’occasion implique de prendre quelques précautions. Commencez par une inspection visuelle en traquant bosses, éraflures et autres éléments abîmés. Vérifiez le pare-brise, surtout sur les intégraux, cette catégorie étant équipée d’un pare-brise spécifique, cher, parfois rare voire introuvable pour des modèles anciens. Ouvrez le capot pour examiner le moteur. Il n’est nul besoin d’être titulaire d’un CAP de Mécanique générale pour constater une fuite d’huile, un faisceau électrique bidouillé ou un moteur négligé (le bloc est souvent sale).
En vous penchant sous le camping-car, assurerez-vous du bon état de l’échappement, des soufflets de cardans et de crémaillère de direction, de l’absence de traces de chocs. Inspectez les pneus : degré, régularité d’usure, déchirures, hernies… Vérifiez que les bandes de roulement sont identiques sur le même essieu. Examinez la date et jetez un œil sur les flancs (dénués de fissures et de déchirures). En cas d’écrou antivol, n’oubliez pas de réclamer la clé de déblocage. Dans la cabine : fonctionnement des vitres électriques, articulation des sièges, avertisseur sonore, climatisation, radio…
3. Faites un essai routier
Se mettre au volant et conduire le camping-car sur plusieurs kilomètres est indispensable. Et il n’est pas besoin d’être un expert en mécanique pour déceler les problèmes. Sur la route et moteur à température, assurez-vous que ce dernier prend bien ses tours, que les vitesses passent sans craquement ou patinage. Lâchez brièvement le volant pour vous assurer que le véhicule roule droit.
Et après avoir vérifié que personne ne vous suit, réalisez un freinage d’urgence en appuyant franchement sur la pédale : le camping-car ne doit pas dévier de sa trajectoire. Guettez tout bruit suspect : grincement, claquement, sifflement… Si vous achetez auprès d’un particulier, laissez-le conduire avant de prendre vous-même le volant. Cela vous donnera une bonne indication de la manière dont il a traité la mécanique (douceur avec les commandes…).
4. Examinez la cellule
Une fois la partie mécanique explorée, il faut s’attarder sur la partie habitable. Une inspection visuelle et olfactive, vous fournira une première indication sur son état. Une odeur de moisi ou d’humidité persistante peut être la conséquence d’une cellule non étanche, de parois gorgées d’eau. A ce titre, un rapport de contrôle d’humidité récent peut lever les doutes. Il est recommandé de faire réaliser ce test par un professionnel agréé tous les ans, lors de la période de garantie.
On s’assurera aussi que tous les équipements (réfrigérateur, plaque de cuisson, plomberie, chauffage, pompe à eau…) fonctionnent normalement. Chaque tiroir, porte de placard ou store doit être manipulé pour s’assurer de son bon état de marche. N’hésitez pas non plus à soulever coussins et matelas, pour vous assurer qu’ils ne sont pas abîmés (élimés, moisis…). N’oubliez pas, enfin d’inspecter soute et coffre à gaz (pensez à contrôler la date de remplacement figurant sur les lyres).
Au moment d’acheter
L’affaire est presque faite, il est temps de finaliser les derniers détails avant de conclure la transaction. Tout en vous assurant de régler cette dernière comme il se doit.
5. Faites le tri dans les équipements
Un camping-car d’occasion est bien souvent agrémenté d’options et accessoires qui ont une certaine importance pour le vendeur : jantes alliage, sellerie cuir, GPS, porte-vélos, écran plat, antenne satellite… Certes, ces équipements ont un coût, mais si tous ne vous intéressent pas, valorisez uniquement ceux dont vous aurez l’utilité afin de ne pas surestimer le véhicule.
6. Négociez le juste prix
Il existe plusieurs leviers pour réduire de quelques centaines, voire milliers d’euros, le prix demandé. Face à un professionnel, la tâche est rude, mais tenter de négocier quelques accessoires offerts resterait une bonne approche. Face à un particulier, vous pourriez profiter des quelques imperfections que vous aurez relevées lors de votre inspection pour grapiller, dans la mesure du raisonnable, quelques euros. Et faire valoir que certains équipements, comme un porte-vélos ou une télévision, ne vous intéressent pas. Mais gardez toujours à l’esprit que le but est de se mettre d’accord. Alors ne braquez pas votre interlocuteur en vous montrant trop insistant ou trop gourmand.
7. Penchez vous sur l’éventuelle garantie
Si le véhicule est assorti d’une garantie, n’hésitez pas à lire le contrat et toutes ses petites lignes. Nous l’avons évoqué à l’étape 4, une simple couverture moteur/boîte/pont présente peu d’intérêt, ces éléments se montrant souvent fiables. Ce genre d’assurance ne couvre pas les périphériques (turbo, démarreur ou alternateur). Si le contrat se montre plus large, vérifiez bien les règles de vétusté – parfois exagérées – qui peuvent s’appliquer.
8. Payez dans les règles de l’art
Pour un achat auprès d’un professionnel, si vous achetez comptant, prévenez votre banque auparavant. Si vous passez par un crédit, pensez à faire jouer la concurrence entre l’organisme de crédit du concessionnaire et les offres des établissements bancaires sollicités.
Auprès d’un particulier, le chèque de banque reste le moyen préféré des vendeurs. Renseignez-vous auprès de votre banque pour connaître les délais d’émission et les frais inhérents. Le vendeur vous demandera sûrement de réaliser la transaction aux horaires d’ouverture de l’établissement, pour pouvoir contrôler la régularité du chèque (il y en a tant de faux en circulation…). Enfin, le règlement en liquide est à proscrire.
Après l’achat
Vous n’êtes qu’à deux doigts du bonheur. Mais ne négligez pas les dernières petites tracasseries (souvent administratives) avant de profiter pleinement de votre camping-car.
9. Ne laissez pas traîner les formalités administratives
Première démarche à réaliser : contracter une assurance. Le jour de l’acquisition, faites établir une attestation pour prendre la route en toute légalité. L’achat chez un professionnel vous dispense d’effectuer les démarches pour votre carte grise, le concessionnaire s’en occupe. Si vous achetez à un particulier, il vous revient de faire établir votre certificat d’immatriculation en vous rendant sur le site de l’ANTS (www.ants.gouv.fr). Si vous n’avez ni ordinateur, ni connexion internet, vous devrez vous adresser à un mandataire (centre auto, entreprise spécialisée…) qui, en échange d’une trentaine d’euros, réalisera la démarche à votre place. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas traîner. Vous disposez d’un mois pour vous mettre en règle. Si à la mise en place de l’ANTS, les délais étaient un peu longs, les choses se sont améliorées. Obtenir votre certificat d’immatriculation ne réclame que quelques clics et un règlement de quelques centaines d’euros. Une fois les opérations enregistrées, vous recevrez votre carte grise, par simple courrier postal, directement dans votre boîte aux lettres.
10. Profitez de votre camping-car et prenez-en soin
Il ne vous reste plus qu’à profiter de votre véhicule de loisirs pour voyager en France, en Europe, voire partout dans le monde, avec les papiers nécessaires pour chaque destination. Mais n’oubliez pas l’investissement qu’il représente et gardez à l’esprit qu’un jour, peut-être, vous seriez appelé à le revendre. Prenez-en donc soin. Réglez, faites réparer les petits dysfonctionnements sans attendre, lavez intérieur et extérieur régulièrement, entretenez porteur et cellule (sans oublier les tests de contrôle d’humidité suivant les préconisations du constructeur, quand bien même la garantie est échue). Bref, bichonnez-le ! Vous en tirerez alors un intense plaisir.
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