Mardi 29 octobre, l’Espagne a été touchée par de graves intempéries. À travers le pays, 219 personnes sont décédées et 89 sont encore disparues, en particulier à Valence, la ville la plus touchée. La Catalogne et l’Andalousie ont également été concernées par des inondations. Dans le dernier numéro de Camping-Car Magazine, en vente vendredi 8 novembre, nous dédions des articles tourisme à l’Andalousie et à la région de Valence. Olivier Eglinsdoerfer et Aurélien Noele-Prevot, fondateurs de la société de location de van, Vanbreak, basée à Malaga (Andalousie), nous éclairent sur la situation sur place.
Comment avez-vous vécu les intempéries en Andalousie ?
Fin octobre, nous avons eu une journée et une nuit de très forte tempête. Il y a eu beaucoup d’éclairs, de vent et de pluie. Mais la situation était bien à Valence, où 400 l/m² sont tombés en quelques heures. À Malaga, nous n’avons pas dépassé les 100 l/m², mais c’est déjà colossal.
Valence a déjà connu des inondations similaires en octobre 1973 (ndlr, elles avaient fait 300 morts). La ville est construite sur un delta. Alors lorsque les affluents se remplissent d’eau, cela peut créer une catastrophe. Par ailleurs, la ville a communiqué pour prévenir sur les intempéries tardivement. À Malaga, nous avons été avertis d’une alerte orange sur Aemet (ndlr, météo France espagnole) 24 h avant. Cela nous a permis de nous préparer. De notre côté, nous avons averti nos clients qui avaient loué des fourgons afin de leur donner les consignes à suivre. C’est-à-dire de se mettre en hauteur par rapport à une rivière ou un lac, et hors des forêts en cas de chute d’arbre.
Aviez-vous beaucoup de véhicules en location à ce moment-là ?
Nous étions complets à ce moment-là, donc 18 de nos véhicules étaient dehors. C’était les vacances de la Toussaint en France, donc beaucoup de clients venaient de l’Hexagone. Mais aucun d’eux n’était dans la région de Valence. Tous étaient en Andalousie. Donc les seuls problèmes que nous avons rencontrés, ce sont deux remorquages de véhicules qui s’étaient embourbés sur un terrain meuble.
Avec une telle catastrophe, le tourisme va-t-il être impacté dans la région ?
Aujourd’hui tout est revenu à la normale. Il n’y a aucun souci de circulation, il faut juste éviter les zones concernées, en particulier certains quartiers de Valence et les environs de Jerez de la Frontera en Andalousie. Le tourisme n’est donc pas impacté. Cela nous rappelle seulement qu’il faut prendre des précautions et renforcer les mesures de sécurité.
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Avez-vous déjà connu des épisodes similaires ?
Avant cela, jamais. Mais la saison des pluies à Malaga se joue en deux fois, une première entre février et mars et une deuxième en octobre-novembre. Entre les deux, il y a six mois de soleil. Donc lorsqu’il se met à pleuvoir, le sol est très sec et cela cause régulièrement de petites inondations.
Des conseils pour des camping-caristes en séjour dans la région ?
Cet évènement nous montre que les catastrophes climatiques sont rarement des cas isolés. La dernière inondation grave date d’une cinquantaine d’années, donc cela peut se reproduire dans le futur. Il faut donc se préparer et s’informer en continu, en étant conscient du climat.
En bivouac, comme lors de n’importe quelle étape, lorsque les conditions sont à risque, il faut être loin des lacs, des fleuves, des vallées, des lits de rivières secs et des arbres. Il est également recommandé de rester sur des sols durs. Enfin, pour rester informé, certaines applications, à l’instar de Windy, donnent des prévisions en temps réel sur la météo à venir.
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