Dans la longue liste des dossiers que suit le Comité de Liaison du Camping-car (CLC) figure celui impliquant la commune de Perros-Guirec.
Jeudi 3 décembre, l’avocat du CLC s’est adressé au tribunal administratif de Rennes pour réclamer l’annulation des arrêtés qui avaient réglementé, en juillet et novembre 2016, la circulation et le stationnement des camping-cars dans la station balnéaire de la côte de granit rose.
« À Perros-Guirec, précise l’hebdomadaire breton Le Trégor, le stationnement des camping-cars est interdit la nuit, de 19h à 9h, "sur l’emprise des routes et des parkings" – sauf sur la place de la France-Libre, où ils peuvent rester gratuitement 48 heures. »
Les camping-cars ne peuvent pas non plus stationner boulevard de la Mer, quai Bellevue, sur la partie basse de la rue du Maréchal-Foch, boulevard Le Bihan, sur le côté impair de la rue Saint-Guirec, sur la portion comprise entre le boulevard des Traouïero et la rue Traverse.
Et du 1er avril à début novembre, il leur est interdit de stationner à Ploumanac’h, dont la fréquentation touristique a considérablement augmenté depuis son élection comme "Village préféré des Français" par les téléspectateurs de l’émission éponyme.
C’est parce que ces mesures sont jugées discriminatoires par rapport aux simples voitures que le CLC intente une action en justice devant le tribunal administratif.
Le rapporteur public du tribunal administratif de Rennes a, quant à lui, estimé :
Il n’y a pas de méconnaissance du principe d’égalité : il existe une différence de situation objective entre les voitures qui dorment toutes seules et celles qui dorment avec leurs passagers. C’est donc légalement que le maire de Perros-Guirec a pu faire un sort particulier aux camping-cars.
On peut stationner durablement à Perros-Guirec, il faut juste payer un peu : il n’existe pas de droit au stationnement gratuit, a précisé le magistrat, après avoir cité les prix pratiqués dans trois campings.
Personne ne conteste que, au bout de quelques jours, le stationnement des camping-cars pose des problèmes de salubrité publique, par rapport à l’évacuation des eaux usées de leurs occupants.
Le magistrat a donc rejeté la requête du CLC.
L’avocat du CLC a toutefois maintenu que les arrêtés municipaux litigieux constituent bel et bien
une interdiction quasi-générale et absolue faite aux camping-cars. Aujourd’hui, les camping-caristes ne peuvent plus se rendre à Perros-Guirec, il n’y a plus de place pour les accueillir
L'avocat a insisté auprès des juges administratifs.
Certaines villes nous produisent des doléances d’administrés, qui se plaignent de problèmes de stationnement dans leur quartier ou de problèmes de propreté… Mais là, on a zéro document en ce sens
a conclu le défenseur du Comité de Liaison du Camping-car.
Le jugement a été mis en délibéré. Les magistrats du tribunal administratif de Rennes rendront leur décision début janvier 2021