Rien ne change, tout change. Après avoir déjà eu un petit aperçu du nouveau Fiat Ducato électrique sur le circuit italien de Balocco, en octobre dernier, Camping-Car Magazine a pu poursuivre son expérience avec ce véhicule considéré comme la meilleure base pour les camping-cars, en enchaînant les kilomètres dans la proche banlieue de Francfort. De belles nouveautés au programme.
Esthétiquement déjà, le Ducato évolue par petites touches à l'extérieur. Les optiques de phares n'ont pas changé d'un iota, la signature lumineuse est également la même. En revanche, la calandre a subi quelques transformations. Le logo Fiat disparaît pour laisser place au nom du constructeur italien en toutes lettres, même si c'est déjà le cas sur les versions de l'utilitaire sorties ces derniers temps. On note également l'apparition de plusieurs "ouïes" sur la face avant, ce qui n'est pas désagréable à l'œil. Enfin, autre détail, loin d'être le plus important, mais qui montre tout de même une évolution du modèle, les clignotants sont désormais défilants.
A l'intérieur, le Fiat ne change pas non plus une équipe qui gagne, même si, là aussi, les ingénieurs ont revu leur copie pour proposer plus d'agrément et de confort. La planche de bord est ainsi foncièrement la même, mais l'ajout d'un tout nouvel écran central, de dix pouces, vient donner un joli coup de fouet à l'ensemble. Tactile, intuitif et réactif, il s'appréhende facilement. De plus, il est possible d'y connecter son smartphone en un clin d'œil, afin d'avoir accès à Apple CarPlay ou Android Auto. Juste en dessous, un petit espace permet de ranger ce même téléphone, qui sera rechargé par induction. Une formule des plus pratiques. image
Tout se joue sur le poste de pilotage
Le nouveau Fiat Ducato électrique voit son poste de pilotage énormément évoluer. Rassurez-vous, le volant est toujours là, comme le tableau de bord. Mais ils ont été profondément remaniés. L'instrumentation change ainsi diamétralement, les fameuses aiguilles laissant place à une dalle numérique où il est possible de choisir plusieurs interfaces, aussi bien pour son confort personnel que pour surveiller ses performances et son éco-conduite, ce qui est toujours important sur un véhicule électrique.
Le volant est désormais affublé de deux palettes, une avec un "plus" et une autre avec un "moins". Si au premier abord, on peut se dire qu'elles sont là pour passer les vitesses, dans les faits il n'en est rien. C'est en effet grâce à elles que nous allons pouvoir gérer la façon dont le véhicule va régénérer de l'énergie sur les phases de freinage, dans le but de recharger la batterie en roulant et donc de préserver, autant que faire se peut, son autonomie. Trois modes sont proposés : un souple, en premier lieu, pour une régénération fine, mais néanmoins efficace ; un niveau intermédiaire, ensuite ; et une solution plus forte, pour finir, avec une récupération assez énergique. Voilà pourquoi le poste de pilotage, notamment ces fameuses palettes au volant, est une pièce centrale dans ce nouveau Fiat Ducato électrique.
Si le poste de pilotage s'est offert un petit lifting, c'est surtout dans le cœur du réacteur que les ingénieurs de Fiat et Stellantis ont concentré leurs efforts, avec l'arrivée d'une toute nouvelle propulsion électrique, grâce à une batterie de 110 KhW. Celle-ci n'a plus grand-chose à voir avec l'ancienne génération. Et cela se voit sur l'autonomie. Alors qu'elle était de seulement 250 km sur la précédente mouture, ce qui limitait forcément bien des choses, elle est désormais affichée à un petit peu plus de 420 km. Lors de notre boucle d'essai, sur un itinéraire mélangeant quelques portions rapides, de la ville et des routes de campagne, et alors que nous avions la climatisation en marche, un téléphone en charge et le GPS activé, ces données nous sont apparues plutôt cohérentes. Enfin, le système de recharge, totalement nouveau lui aussi, permet de recharger la batterie jusqu'à 80 % en 55 minutes.
Le freinage ? Même plus besoin de la pédale !
Et alors ? La conduite de ce Ducato, c'est comment ? Plutôt ludique, finalement. La puissance électrique est là instantanément, mais elle reste plutôt souple et il faut vraiment enfoncer la pédale jusqu'au plancher pour avoir cette sensation de "boost". Le retour du volant est aussi intéressant, avec une force un petit peu plus prononcée que précédemment. Le rétroviseur central, dont on peut bénéficier grâce à l'apport d'une caméra réglable, est également un bon point, notamment au niveau de la sécurité.
Mais c'est surtout au freinage qu'il faut une petite période d'adaptation. Avec les différents modes de récupération de l'énergie, il faut en effet pratiquement repenser sa façon de conduire, en anticipant davantage et en jouant avec les trois niveaux de régénération. Reste que, après plusieurs kilomètres d'essai, le constat est sans appel : aussi bizarre que cela puisse paraître, le nouveau Fiat Ducato électrique se conduit en ne touchant pratiquement jamais la pédale de frein, hormis pour finir un freinage en toute sécurité ou quand une situation dangereuse se présente.
Comment cela est-il possible ? Tout simplement grâce aux trois niveaux de régénération. Si le premier mode, le souple, offre une puissance de décélération douce, les deux suivants, l'intermédiaire et le fort, font carrément office de pédale de frein quand on lâche celle de l'accélérateur. Ainsi, il n'est pas rare, et ce pour ne pas dire à chaque fois, d'arriver au feu rouge en ralentissant uniquement grâce aux modes de régénération. A l'usage, le niveau intermédiaire risque d'être le plus utilisé, même si le souple est aussi intéressant. Le mode fort, lui, est également à prendre en compte, mais pour le coup, sa puissance de décélération est tellement prononcée que nous avons vraiment l'impression d'appuyer fort sur le frein, provoquant parfois quelques à-coups.
Le nouveau Ducato électrique, une base pour les camping-cars ? Telle est LA question
On le voit : le nouveau Fiat Ducato électrique regorge de qualités. Et il est déjà certain que cet utilitaire bien conçu, pratique, technologique et avec une autonomie intéressante, risque de rapidement foisonner sur nos routes. Mais qu'en sera-t-il pour les camping-cars, le Ducato étant, depuis des années et des années, la base de référence des aménageurs pour agencer leurs véhicules ? C'est évidemment la question que tout le monde se pose aujourd'hui.
Sur le papier, sa charge utile monte à 1 500 kg. Il risque donc de ne pas rester grand-chose, une fois la cellule posée ou l'aménagement (cuisine, couchage, bloc sanitaire, frigo à compression ou encore coin dînette) achevé. Sans oublier le poids de l'eau embarquée dans le camping-car, ce qui est loin d'être négligeable. Chez Stellantis, le groupe auquel appartient Fiat, on est bien évidemment conscient de ces interrogations, et les personnes de la marque que nous avons rencontrées de l'autre côté de Rhin nous l'ont dit également.
Il faudra donc voir ce que cela donne dans les faits, notamment avec la législation, si elle est amenée à évoluer ou pas. En tout cas, chez Stellantis, on ne cache pas que l'hydrogène, dont l'arrivée est prévue cette année, pourrait être une belle solution. Sans compter évidemment, les blocs thermiques que les ingénieurs ont encore peaufinés et améliorés et qui seront au catalogue cette année. "Dans le groupe Stellantis, on a une vision à 360 degrés. Nous travaillons sur l'électrique, l'hydrogène, mais aussi sur le thermique. Nous sommes donc prêts à répondre à chaque demande", nous a dit un représentant du groupe en Allemagne. Nul doute : le Ducato poursuit sa success-story !
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Revoir la vidéo de l'essai de la première version du Ducato électrique ci-dessous.
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