Nous voici à un jet de pierre de la frontière espagnole, au pied du massif des Albères, contreforts des Pyrénées. Le calme règne sur le port de Collioure : nous sommes hors saison et c’est bel et bien le meilleur moment pour randonner ici. Un beau soleil hivernal éclaire la baie, la température est idéale. Surtout que nous pouvons, dès les premiers mètres de notre balade, admirer l’architecture du port et des fortifications, sans être étouffé par la foule estivale.
Nous prenons d’abord un peu de hauteur pour admirer l’église Notre-Dame des Anges et son clocher, ainsi que la ville et son site. Matisse et Derain furent séduits en leur temps par ce point de vue. On les comprend. Le panorama n’a sans doute guère changé depuis l’époque où les maîtres du fauvisme installaient ici leurs chevalets.
Nous voici maintenant sur le sentier littoral que l’on peut suivre sur 32 km depuis Argelès-sur-Mer jusqu’à Cerbère, et même poursuivre ensuite côté catalogne espagnole. Aujourd’hui, nous nous contenterons d’une belle boucle pour découvrir la beauté de cette Côte Vermeille où les Pyrénées viennent finir leur course dans la Méditerranée. Nous admirons à l’entame de cette partie côtière les fortifications dessinées par Vauban, puis nous nous dirigeons doucement vers la plage de l’Ouille avant d’admirer la vue sur les criques de Porteils, du haut d’une falaise abrupte dominant la Grande Bleue.
De plages en criques
Nous arrivons rapidement en vue d’Argelès-sur-Mer, joli village médiéval dominant les eaux. Après quelques rampes d’escaliers, on parvient au centre pour arpenter des ruelles tortueuses. L’effort est bien récompensé.
Après une pause bien méritée sur le port, nous partons à l’assaut du château de Valmy. L’édifice Art nouveau, qui abrite aujourd’hui un restaurant gastronomique, bénéficie d’un site extraordinaire entre les vignes, les montagnes et l’océan, qu’il surplombe majestueusement. Le panorama est imprenable.
Après avoir apprécié les lieux, nous entamons notre retour vers Collioure.
Nous marchons à travers les vignes pour rejoindre le hameau du Racou et ses mignonnes maisons blanches au bord de petites criques. Nous le contournons par un petit sentier forestier avant de retrouver le sentier littoral. Il n’y a plus qu’à rentrer en suivant à nouveau ce chemin jusqu’à Collioure. Quelques hectomètres à rebours de ceux que nous avions empruntés à l’aller. Mais nous les goûtons encore, car ils nous offrent un nouveau point de vue sur cette Côte Vermeille et ses reflets dans la Méditerranée.