Samedi dernier, alors qu'il apprenait la fermeture de son établissement, Matthieu, camping-cariste et professeur d'Université dans la région Nord-Est, a décidé de prendre la route pour quelques jours. C'est tout du moins ce qu'il croyait. Opéré il y a un mois, son médecin lui avait conseillé de se mettre au vert afin de ne pas risquer d'être contaminé en ville. Mais lundi soir, alors qu'il était déjà à plus de 200km de son domicile, Matthieu apprend la mise en place du confinement total. En pleine zone rurale, il décide de rester confiné, dans une clairière à l’abri, et de ne pas rentrer chez lui.
"Plus en sécurité dans la nature qu'en ville"
Isolé dans la nature, Matthieu affirme se sentir plus protégé du virus que chez lui : "Je n'ai pas de contacts ici, et c'est bien mieux que de rester dans un immeuble où on est obligé de sortir, descendre les escaliers, toucher des portes, des objets pour aller chercher à manger ..." Il explique : "Je ne suis pas là pour me cacher ou pour me faire des vacances, mais surtout pour être tranquille et à l'abri des contaminations". Matthieu continue également à travailler en télé-travail, comme tous les professeurs, il communique avec ses élèves et leur donne des devoirs.
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Autonome pendant une dizaine de jours
Équipé de deux panneaux solaires de 100 watts, d'une batterie lithium 160 A et d'un booster, Matthieu pense être autonome pendant une dizaine de jours. Équipé d'une connexion 4G et de la télévision, il peut communiquer avec ses élèves et ses proches à distance. Mais c'est surtout l'autonomie en eau qui lui pose problème : "J'ai essayé d'installer un système EZA Water qui promettait plus de 4000 litres régénérés, mais c'est pour l'instant un échec technique car les filtres se bouchent vite".
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Hier, la gendarmerie a toqué à ses carreaux et s'est montrée compréhensive au vu de sa situation. Matthieu s'approvisionne en nourriture au Drive du supermarché. Les salariés du Drive lui ont également gentiment photocopié ses attestations dérogatoires. Il espère d'ailleurs que cet élan de solidarité va l'aider à s'approvisionner en eau.
Se rendre compte de la valeur des choses
Isolé depuis quelques jours, Matthieu se rend compte de la valeur des choses : "La grosse différence avec les vacances c’est qu’en temps normal on peut aller où l'on veut, stationner sans problème, [se fournir] en énergie et en eau. Chez moi, c’était des douches de 10 minutes, là en moins de trois minutes j’arrive à être propre parce qu'il faut économiser l’eau. On vit quand même dans une société de consommation riche et on ne fait pas attention à ce qui nous est dû".
Matthieu ajoute : "Quand on est confiné comme ça, voir des arbres, ça joue positivement. Se confiner, c'est apprendre aussi à s'évader par la pensée et là on sait tous le faire : rêver. L'essentiel est d'être heureux avec ce que l'on a et ne pas faire la fine bouche quand on est en bonne santé, on l'oublie vite..."
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