Cela faisait 60 ans que les entreprises n’étaient plus autorisées à vendre à perte. Elisabeth Borne vient de briser ce tabou, le week-end dernier en annonçant que les distributeurs de carburant pourront donc renoncer totalement (et même plus) à leur marge en vendant l’essence et le gasoil à un prix inférieur à celui où ils l’ont acheté.
Cette mesure temporaire doit durer au maximum six mois pour aider les Français face à l’inflation galopante qui touche l’Europe entière. Si les grands distributeurs jouent le jeu, la réduction du prix du litre de gasoil devrait être de 50 centimes au moins.
Il y a quelques jours déjà, le gouvernement avait demandé à Total Energie de maintenir sa mesure de plafonnement du litre de carburant à moins de 2 € dans toutes ses stations-services. Ce que le pétrolier s’est engagé à faire.
Mais la nouvelle proposition de la première ministre touche désormais tous les distributeurs et en particulier les pompes des grandes enseignes comme Leclerc, Carrefour, Super U, Intermarché, Géant-Casino… Si ces grands groupes d’hyper et supermarchés sont capables d’absorber les déficits générés par cette vente à perte, il n’en est rien des pompistes indépendants qui ont déjà vu leur chiffre d’affaires fondre aussi rapidement qu’une motte de beurre déposée sur une table en pleine canicule.
Pour l’association « 40 millions d’automobilistes »
Cette mesure n’apporte pas de solution aux problématiques financières des automobilistes… et ne répond pas à l’ultimatum social lancé par les usagers de la route, asphyxiés par l’inflation sur les carburants routiers.
« 40 millions d’automobilistes » dénonce également l’hypocrisie du Gouvernement qui récolte depuis de nombreux mois un trop-perçu fiscal grâce à la hausse des prix… tout en rejetant la responsabilité sur les distributeurs.
Ainsi, l’association enjoint l’État de réduire la pression fiscale sur les carburants en abaissant le taux de la TVA à 5,5 % au lieu de 20 % ou en instaurant une TICPE capée.
En réponse à cette demande, le Ministre de l’Economie, Bruno Lemaire a précisé :
Notre méthode, c’est d’engager tout le monde, l’ensemble des acteurs économiques, dans cette lutte contre l’inflation, car l’État ne peut pas porter à lui seul le coût de l’inflation, sinon ça va creuser les déficits.
Reste à savoir quelles seront les réactions des grands groupe de distribution qui, jusqu’à présent, sont resté muets sur le sujet de cette vente à perte.
Il est fort à parier qu’ils poursuivront leur effort en continuant à vendre le gasoil à prix coûtant ou à offrir des bons d’achat en échange de pleins réalisés chez eux, bons d’achat à utiliser évidemment dans les rayons de leurs magasins.
Le prix des carburants en France
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