Neil Armstrong, premier homme à avoir marché sur la Lune en 1969, aurait sans doute aimé ce qui se trame actuellement dans les coursives de nombreuses entreprises, toutes focalisées sur la reconquête de l'astre blanc ; avec des projets à chaque coin de rue ou presque. Un d'eux nous intéresse d'ailleurs tout particulièrement. Il est japonais et il prend l'apparence d'un camping-car unique en son genre, développé en collaboration avec la Nasa, la Jaxa, l'agence spatiale japonaise et le constructeur Toyota.
Evidemment, même si nous n'avons pas réussi à avoir les plans sous les yeux, secret oblige, on peut imaginer qu'il disposera d'un confort assez sommaire, loin de nos attentes habituelles, nous qui sommes rompus à un coin dinette chaleureux, à une cuisine tout confort avec le dernier réfrigérateur à compression du marché ou encore un matelas moelleux et confortable. Mais là n'est de toute façon pas l'objectif. Ce rover (son nom dans le jargon spatial, ndlr) a en effet bien d'autres choses à faire et à proposer pour coller aux besoins de cette mission.
Développé depuis maintenant plusieurs années, puisque les premières esquisses du projet remontent à 2020, ce camping-car de compétition commence à se rapprocher de son apparence finale. Ses dimensions ont notamment été rendues publiques ; avec des cotes de 6 x 5,2 x 3,8 mètres, permettant d'accueillir deux astronautes pendant près de trente jours en autonomie totale, le tout dans un environnement sûr et pressurisé, histoire de permettre aux hommes et femmes de l'espace de l'utiliser sans combinaison spéciale.image
Un petit bijou de technologie
Mais plus que son aspect esthétique et ses formes, cet engin est surtout un petit concentré de technologie. Tout a en effet été pensé et mis en œuvre pour qu'il puisse répondre à des demandes aussi particulières qu'exigeantes. Au niveau de la chaîne de propulsion, tout se joue via l'implantation d'immenses panneaux solaires sur la carrosserie.
Si les panneaux photovoltaïques auront la tâche de regénérer les piles à combustibles, le rôle des eaux usées a aussi été peaufiné dans les moindre détails. Plutôt que de s'en débarrasser, elles seront en effet reconverties en hydrogène et en oxygène pour produire de énergie. Au niveau de l'autonomie, elle est affichée à près de 10 000 kilomètres ; idéale pour qu'il puisse compléter l'ensemble de son travail, prévu dans la région polaire sud, pour une dizaine d'années. Cette base mobile est en effet l'un des principaux produits de la reconquête de la Lune, dans le sens où elle devrait permettre d'explorer de nombreuses zones sans repasser à chaque fois par la station centrale.
Prochaine étape pour ce camping-car pas comme les autres : son déploiement dans l'espace et donc sur la Lune. Si tout se passe bien, il devrait prendre son envol dans quelques années, en 2031, dans le cadre de la mission Artemis VII. "Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité", avait dit Armstrong lors de ses premiers pas sur la Lune. Qui sait ? Peut-être aurons-nous droit à une autre petite phrase de ce genre quand les Japonais auront effectué leur première sortie à bord de ce camping-car...