Je me présente, je suis Gilles Fortin. Je réside dans les Côtes-d'Armor et je suis camping-cariste depuis plusieurs années. J'achète tous les mois votre magazine fort intéressant, mais je rencontre un problème qui je pense concerne énormément de personnes dans mon cas.
En préambule, je vous résume ma carrière professionnelle : j'ai été chauffeur de taxi à Paris, artisan transporteur pour la presse et sur de longues distances, chauffeur de bus pendant 11 ans, VTC à Paris avec la carte de pro. Bref, je pense être un professionnel de la route, mais hélas pas pour les préfectures.
J'ai acquis un Carthago de 7,49 m de long, un C-TOURER avec un PTAC de 3500 kg. Mais rencontrant des problèmes de stationnement, comme de nombreux camping-caristes, et obligé de me garer très loin des centres-villes alors que ma conjointe a des problèmes pour marcher, nous avons décidé de vendre ce camping-car pour acheter un modèle plus grand dont la soute garage peut recevoir une petite automobile.
Après diverses recherches, mon choix s’est porté sur Notin Liner de 7,5 tonnes. Nous avons pris rendez-vous chez le concessionnaire à Lorient. Nous y avons rencontré une personne très compétente. Durant la visite, le vendeur m’informe que je suis obligé de passer le permis C1, même en ayant mon permis de transport en commun. J'ai obtenu mon permis B en juin 1986 et mon permis D, en mai 1995.
J'ai appris que les personnes ayant obtenu leur permis B avant le 20 janvier 1975 ont le droit de conduire un camping-car poids lourd. Alors que moi, comme tous les professionnels de la route, soumis à une visite médicale tous les 3 ou 5 ans, je n’ai pas l’autorisation de conduire un camping-car dont le PTAC excède 3500 kg (sachant que les modèles VL sont régulièrement au-dessus du poids autorisé, avec les réserves de gaz, d’eau et les différents accessoires).
Ma carrière professionnelle m’a permis de « manger du goudron » (sic) et je ne comprends pas cette injustice. Le concessionnaire me demande donc, avant de faire l'acquisition du Notin, de suivre une formation en auto-école pour passer le permis C1. Pour moi, les personnes qui bénéficient de la dérogation (obtention du triptyque rose avant le 20 janvier 1975) ne disposent pas forcément des compétences requises pour conduire un poids lourd et peuvent représenter un danger sur la route.
J’ai envoyé un courrier au ministère des Transports pour réclamer la modification de cette réglementation qui me semble illogique. Pourquoi les personnes qui disposent du permis B (obtenu après 1975) et mieux encore du permis D (transport en commun) n’ont-elles pas le droit de conduire un camping-car poids lourd ?
Je participe à de nombreux groupes sur les réseaux sociaux et beaucoup de camping-caristes sont confrontés au même problème que moi. La question est également régulièrement posée aux concessionnaires qui ne peuvent pas réaliser certaines ventes à cause de cette réglementation.
La réponse de CC Mag
Nous comprenons la frustration et la colère de Gilles. Et nous la partageons. Mais même si la loi est mal faite, nous sommes tenus, les uns et les autres, de la respecter. Il nous reste seulement à espérer que les différents lobbies qui œuvrent actuellement pour faire bouger les lignes soient assez forts pour que le Parlement européen vote de nouveaux textes autorisant toutes personnes détentrices d’un permis B, à prendre le volant d'un camping-car poids lourd dans la limite d’un certain PTAC (4250, 4800, 7500 kg). Cela pourrait passer par une petite formation de quelques heures en auto-école. Un peu comme les jeunes motards qui doivent, au bout de deux années de permis, suivre quelques cours pour obtenir le permis "gros cube".