Les apparences sont parfois trompeuses ! A l’image de ce somptueux château qui a servi de décor pour la photo d’ouverture de notre test, nous n’avons malheureusement pas pris la direction de l’Ecosse. On aurait pu effectivement se laisser aller à la facilité, en imaginant qu’il s’agit d’un retour aux sources pour ce McLouis Mc4 281. Mais une fois encore, l’habit ne fait pas le moine. La marque, dont le nom a une forte consonance anglo-saxonne, n’a rien à voir avec les kilts, la cornemuse ou encore Nessy. Ses origines se trouvent en Italie, plus précisément à Poggibonsi, à une trentaine de kilomètres au sud de Florence, en Toscane. Pour ce super essai, nous sommes restés en France en longeant, dans un premier temps, la Loire dans le département éponyme. Malgré la grisaille hivernale rencontrée tout au long de notre semaine test, la variété des paysages, la diversité des monuments et les nombreux lacs nous ont offert de superbes tableaux avant de finir en beauté dans les vignobles du Beaujolais. Un périple de près de 500 km, un terrain de jeu idéal sur des routes escarpées où il a fallu redoubler de vigilance avec notre Mc4 281.
En effet, si la tendance de ces dernières années penche davantage vers la compacité, plusieurs constructeurs n’écartent pas les cellules longues. C’est le cas pour McLouis qui nous a proposé l’essai du Mc4 281. Un profilé sur Ford Transit, long de 7,45 m, avec un porte-à-faux arrière de presque 2,50 m. Pour les manœuvres, la prudence était donc de mise. Mais après une première dizaine de kilomètres passée au volant de ce grand camping-car, nous avons été rapidement rassurés grâce à la bonne visibilité sur l’arrière, générée par les rétroviseurs à bras long et la caméra de recul. Cette dernière est incluse dans le pack Expo, disponible en option.
Mise à profit optimale de l’espace
Pour l’aménagement, McLouis met à profit le volume de l’habitacle. Il faut dire qu’avec un véhicule de 2,35 m de large et 2,95 m de haut, il y a de quoi faire. Ce gabarit XXL permet de miser sur un trio lit central, salon face-face et salle d’eau à double cloisonnement, qui a toujours le vent en poupe. Et ça marche, puisque le Mc4 281 fait partie des meilleures ventes du constructeur depuis plusieurs saisons. La nouveauté pour le millésime 2023 est la déclinaison de la gamme Mc4 sur le châssis Ford Transit.
Le porteur américain vient en complément des Fiat Ducato et Citroën Jumper, toujours présents au catalogue. Outre son caractère automobile apprécié, le Ford apporte aussi une touche économique puisque ces McLouis gréés au Transit coûtent 4 000 € de moins, en moyenne, que ceux supportés par le Fiat Ducato ou le Citroën Jumper, tous deux issus de l’usine Stellantis. Cette différence autorise donc McLouis à piocher dans les options sans craindre de dépasser des montants pharaoniques. Le Mc4 281 essayé était donc équipé d’un lit de pavillon (1 100 €), du pack Matic (3 150 €) pour profiter de la boîte automatique, du combiné multimédia X-Zent et de l’écran tactile de 9 pouces (malheureusement notre véhicule en était étonnamment dépourvu) ainsi que du pack Série 200 (motorisation 170 ch) et du pack Expo (panneau solaire de 120 W, caméra de recul, stores d’occultation de la cabine). La somme de ces options aboutit au prix total de 71 328 €, à rapporter à celui de base de 62 390 €. Valeur intéressante eu égard à l’équipement, mais aussi à l’implantation, même si certains détails de finition détonnent avec ce joli tableau.
En franchissant la porte cellule XL – hélas dépourvue de baie –, on accède à un joli salon qui offre un agréable sentiment d’espace. Le Mc4 281 est un vrai quatre places avec des banquettes en vis-à-vis de dimensions correctes, complétées par les sièges pivotants de la cabine. Attention toutefois dans un Ford Transit, la rotation de ces derniers reste, encore et toujours, une opération fastidieuse. La raison étant que les manettes de réglage sont très mal positionnées… un problème connu que l’américain ne semble pas près de résoudre. Dans le salon, se trouve aussi une table de 42,5 x 65 cm. De prime abord, ce plateau paraît sous-dimensionné. Mais après l’avoir fait pivoter de 90°, il s’ouvre en deux pour doubler de surface et ainsi assurer sa fonction dînatoire. Pour améliorer la circulation de l’avant vers l’arrière, on n’hésite pas à revenir à la configuration initiale.
Une belle modularité
Le sky roof intégré de série dans la casquette de profilage apporte une bonne luminosité au salon, même lorsque le lit de pavillon est plaqué contre le plafond. Disponible en option (1 100 €), ce couchage s’abaisse électriquement. Ses dimensions de 187 cm de long et 123 cm de large (biseauté au pied à 105 cm) permettent à deux adultes d’y dormir. Le matelas de 10 cm d’épaisseur repose sur deux sommiers à lattes indépendants. La présence de ce lit entame très peu la hauteur intérieure au niveau du salon. Les occupants bénéficient en effet d’un tirant d’air de 188 cm. La cuisine est composée d’un bloc en L pas très grand, mais bien équipé.
On y trouve un réchaud deux feux et un évier à cuve Inox. La profondeur importante du placard bas autorise à ranger tous les ustensiles de cuisine nécessaires à la préparation des repas. Le réfrigérateur loge en face de cet ensemble. Il s’agit d’un modèle à absorption trimixte, à sélection automatique d’énergie (AES), de 135 l avec compartiment freezer de 15 l. Au-dessus de l’appareil, une niche peut accueillir un écran de télévision de 24 pouces (61 cm). Une marche de 14 cm située au centre du véhicule délimite nettement le passage entre les zones jour et nuit.
La salle d’eau est formée de deux parties : côté gauche, un cabinet de toilette avec WC et lavabo, et côté droit, une cabine de douche indépendante. Cette dernière est vaste, bien que le passage de roue ampute le bac de 29 cm en profondeur sur 14 cm de haut. Les deux compartiments de la salle d’eau peuvent être réunis pour constituer une vaste pièce séparative. La porte des WC se transforme alors en cloison et un rideau en tissu isole la chambre.
L’accès au lit central (147 x 189 cm) est plutôt facile, avec un passage minimal de 30 cm au pied, de chaque côté. Les petites marches latérales s’avèrent très utiles pour y parvenir, surtout quand il est en position haute. Ce couchage est effectivement réglable. L’intérêt est de gagner du volume en soute en augmentant sa hauteur de 30 cm (on passe ainsi de 90 à 120 cm). Ce dispositif permet de faire varier le volume de 2,21 m3 à 3 m3. Deux grands portillons de taille identique, facilitent le chargement et l’arrimage des objets que l’on embarque. McLouis annonce une charge maximale de 300 kg dans ce garage. Un poids qui nous semble tout de même élevé compte tenu de la longueur du porte-à-faux et de l’importance que requiert une bonne répartition des charges.
