Acheter un camping-car d’occasion, les 10 étapes à suivre avant de signer

Si généralement occasion rime avec économies, l’opération ne doit pas être prise à la légère. En effet, encore plus que dans le cadre de l’achat d’un modèle neuf, l’acquisition réussie d’un camping-car d’occasion est conditionnée par des règles intangibles. Voici ce qu’il faut respecter avant l’achat.

Acheter un camping-car d’occasion se prépare avant même de se précipiter sur les petites annonces ou de pousser la grille du parc d’occasion du premier concessionnaire venu. En effet, vous devez établir un cahier des charges afin de savoir quoi et où chercher. Prendre un moment de réflexion n’est jamais une perte de temps. Mieux, cette période vous permettra d’n gagner… du temps.

1 - Estimez vos besoins

Cela paraît évident, mais la première chose à faire est de savoir de quel type de véhicule vous avez besoin. Avant même de penser à la marque ou à l’implantation, couchez sur papier l’idée que vous vous faîtes de l’utilisation de votre camping-car. Partirez-vous à deux, en famille ? En toutes saisons ou à des périodes précises ? Pour des périples au long-cours au-delà de nos frontières ou plutôt pour de courtes mais fréquentes escapades ? Voulez-vous emporter vélos ou scooter ? Chacune de ces interrogations doit apporter une réponse : nombre de couchages, disposition et équipement de la cuisine, taille de la soute, autonomie en eau et gaz, système de chauffage…

2 - Définissez votre budget et votre mode de paiement

Au moins aussi importante que la définition de vos besoins, cette étape, vous vous en doutez, ne doit pas être négligée. Ici, la question est de savoir de quel montant vous disposez, ou pouvez disposer si vous avez recours à un crédit. En tout état de cause, gardez-vous une petite réserve qui vous permettra de faire face à quelques dépenses annexes imprévues, ou auxquelles vous n’aurez pas pensé (comme la carte grise ou l’assurance, une éventuelle petite réparation…). Si vous en avez la possibilité et décidé de payer comptant, sachez que légalement vous ne pouvez dépasser un montant de 3 000 € en espèces. De toute façon, mieux vaut privilégier le règlement grâce à un chèque de banque (gratuit ou payant selon les établissements bancaires) ou, éventuellement, par l’intermédiaire d’un tiers de confiance comme Depopass (payant pour le vendeur), par exemple. Des modes de transaction rassurants pour les deux parties. Si vous achetez votre camping-car d’occasion à crédit, sachez que les organismes de crédit peuvent adosser votre prêt à une extension de garantie couvrant tout ou partie du véhicule. Dans ce cas, étudiez attentivement les conditions de prise en charge. Elles sont souvent alléchantes mais il faut savoir décoder les conditions d’utilisation pour dénicher les clauses restrictives.

3 - Trouvez votre camping-car idéal

Armé de votre liste de spécifications incontournables et du budget que vous souhaitez consacrer à votre achat, vous pouvez alors définir votre camping-car idéal en commençant par le gabarit à déterminer en fonction de différents critères, comme évidemment votre catégorie de permis, votre aisance au volant d’engins volumineux, l’endroit où le véhicule stationnera (hivernage), la polyvalence recherchée. Prenez également en compte l’implantation, l’importance des espaces de vie, le nombre de couchages (permanents et/ou d’appoint), etc.

Une fois le portrait-robot de votre camping-car idéal brossé, saupoudrez-le d’un peu de passion en essayant d’y intégrer quelques notions plus subjectives (votre marque préférée) si ces dernières ne remettent en cause ni votre budget, ni vos prérogatives. Grâce à notre numéro Spécial Salon et à la cote officielle parue dans notre numéro 293 (consultable également sur www.camping-car.com), vous pourrez alors vous concocter une « short-list » de modèles à rechercher en priorité.

4 - Achetez à un particulier ou à un pro ?

Les deux solutions présentent des avantages et des inconvénients. Votre recherche nécessitera sans doute de prospecter sur les deux terrains. Prospecter auprès des particuliers via les petites annonces sur internet (camping-car.com, lacentrale.fr, le bon coin…) vous offrira un très large panorama de modèles de tous âges et de toutes catégories à des tarifs « parfois » intéressants.

Rencontrer le propriétaire est essentiel pour connaître l’historique du camping-car. La négociation s’en trouve alors simplifiée. En revanche, vous ne pourrez aller voir qu’un véhicule à la fois. Et le modèle convoité ne sera probablement pas assorti d’une garantie, à moins qu’il ne s’agisse d’un véhicule très récent toujours sous couvert de la garantie contractuelle du constructeur. Ce qui fait que vous avez très peu de recours en cas de pépin.

En revanche, chez un professionnel, ces sécurités existent. De plus, un concessionnaire compte généralement sur son parc d’occasion d’un grand nombre de modèles disponibles immédiatement. Lors de votre visite vous pourrez ainsi comparer et profiter des conseils de vendeurs expérimentés. Autre avantage de s’adresser à un pro, celui-ci peut s’occuper du montage d’accessoires, si vous le désirez, avant la livraison effective.

Sachez également que les camping-cars vendus par les professionnels sont contrôlés et révisés. Ces services ne sont certes pas gratuits mais ils vous permettent de partir sereinement au volant de votre camping-car. Par ailleurs, un concessionnaire est un commerçant qui a des frais de structure et qui doit faire tourner une entreprise. Les tarifs appliqués par les professionnels tiennent compte de ces critères. Ce qui qui explique qu’ils soient souvent plus élevés par rapport à ceux affichés sur le marché des particuliers.

5 - La recherche

Après avoir noirci des feuilles de papier, compulsé frénétiquement les petites annonces et les sites de concessionnaires sur internet, établi votre budget et, enfin, défini précisément votre futur camping-car, il est temps de partir à la chasse. Là encore, le chemin peut être semé d’embuches. Alors, ne vous emballez pas devant ce qui semble être une affaire en or et prenez le temps de faire connaissance avec le véhicule avant toute décision.

6 - Contrôlez les papiers

Dans le cadre d’un achat à un particulier, il est primordial de bien vérifier que le véhicule est en règle et que le vendeur est bel et bien le propriétaire. Commencez par regarder attentivement la carte grise, qui doit donc être au nom de votre interlocuteur. Si ce dernier le vend pour un ami, un cousin ou un parent éloigné, fuyez. Vérifiez également la concordance entre le numéro de série inscrit sur le titre de propriété et celui du camping-car (en général frappé dans l’encadrement de la portière, parfois dans le coffre à gaz ou sur un marchepied…). Exigez également un certificat de situation administrative (anciennement certificat de non-gage), qui vous garantira que rien ne s’oppose à la vente du véhicule. Il n’est plus réclamé pour la demande d’immatriculation, mais il est gratuit et peut s’obtenir facilement par internet sur le site du Système d’Immatriculation des Véhicules (siv.interieur.gouv.fr).

Enfin, pour en finir avec l’administratif, le véhicule doit être assuré, ne serait-ce que pour pouvoir en faire l’essai sur route et son contrôle technique doit être à jour.

Le vendeur doit également être en mesure de vous présenter un carnet d’entretien à jour ou des factures attestant du suivi du véhicule. Ne négligez pas non plus les notices des équipements de la cellule (chauffage et chauffe-eau, réfrigérateur, stores, détecteur de gaz, téléviseur…) et celle du porteur.

7 - Exigez contrôle technique et tests d’étanchéité

Indispensable pour obtenir le certificat d’immatriculation d’un véhicule de plus de quatre ans, le contrôle technique valide de moins de six mois doit vous être remis par le vendeur. Ce document est essentiel car il vous renseigne, au moins partiellement, sur l’état de la mécanique et de son bon entretien. Vous pouvez très bien acheter un camping-car ayant échoué au contrôle technique mais qui a satisfait à une contre-visite. Cela signifie que le vendeur a réalisé les réparations indispensables mentionnées dans le premier rapport. Si l’absence de rapport de contre visite (à effectuer dans les deux mois suivant le CT) traduit que les réparations exigées par le contrôle technique n’ont pas été effectuées. Dans ce cas, nous ne saurions trop vous conseiller, à moins d’être un mécanicien averti, de passer votre chemin. De toutes les façon un rapport de contre visite (quand celle-ci est exigée) doit être versé au dossier de changement de propriétaire.

Spécificité des camping-cars, il est recommandé qu’ils subissent chaque année un test d’étanchéité (généralement à la charge du propriétaire) pour que la garantie du même nom accordée par le constructeur soit valide. Cette garantie étanchéité peut s’élever jusqu’à 12 ans. Il ne faut donc pas hésiter à réclamer à votre vendeur les rapports de chaque test réalisé par un professionnel. Attention, ces tests doivent être effectués en temps et en heure. Certains constructeurs sont sévères : une journée de retard et la garantie devient caduque.

Dans le cas d’un véhicule ayant dépassé la durée de garantie, si le propriétaire a continué à faire ces tests, c’est un véritable atout. Car non seulement vous serez rassuré quant à l’intégrité de la cellule, mais vous serez également sûr d’avoir à faire à un camping-cariste soigneux.

8 - Auscultez le porteur

Certes, il est difficile pour un néophyte de juger de l’état de la mécanique. Cependant, une observation attentive de certains éléments peut vous renseigner. Commencez par faire le tour du véhicule et traquez bosses, rayures et autres feux cassés (certains modèles sont très difficiles à retrouver). Soyez vigilants, également, sur l’état du parebrise, en particulier sur les intégraux où les prix peuvent grimpés très haut (certains modèles de parebrise, sur des véhicules anciens et rares n’existent plus du tout).

Soulevez le capot à la recherche de fuites ou de suintements, en particulier au niveau des injecteurs. N’hésitez pas à regarder sous le véhicule pour traquer les fuites d’huiles, les carters déformés, les pots d’échappement perforés ou cabossés, les soufflets de cardans déchirés ou plein de graisse ainsi que toutes les traces de chocs ou de frottements sur la structure du châssis.

N’oubliez pas non plus d’examiner les pneumatiques : niveau et régularité d’usure, date de fabrication (une gomme de plus de cinq ans est bonne à changer), déchirures ou hernies. Pensez à vérifier que, sur un même essieu les deux pneus soient identiques et que, si les jantes sont équipées de boulons antivols, la clé adaptée soit présente. Vérifiez également la présence des quelques outils indispensables à bord (cric, manivelle, etc).

Montez à bord et contrôlez le bon fonctionnement de tous les équipements (vitres et rétroviseurs électriques, climatisation, autoradio, articulation des sièges…).

Examinez la cellule

La méthode à employer est, ici, quasi identique à celle usitée pour le porteur. Vous commencerez donc la visite par une inspection visuelle… et olfactive. Une odeur d’humidité ou de moisi est une forte suspicion d’infiltration.

Vous vous assurerez du bon état de surface du mobilier. Vérifiez que toutes les portes et tiroirs se manipulent aisément, que leurs verrouillages soient opérant, que la table coulisse et s’abaisse sans effort.

Soulever les matelas vous permettra de vous assurer de leur état ainsi que de celui des sommiers. Il est également indispensable que vous vérifiiez le bon fonctionnement de tous les équipements et accessoires : réfrigérateur, réchaud, circuit d’eau, éclairage, chauffage et chauffe-eau (éventuellement télévision...) tout doit y passer sans oublier les prises électriques.

Enfin, ne faites pas l’impasse sur le toit, les soutes, garages et coffres à gaz (y compris leurs lyres dont la date de péremption ne doit pas être dépassée).

9 - Essayez-le

Il est impensable d’acheter un véhicule d’occasion sans en prendre le volant. Pendant ce galop d’essai, vous vous assurerez que, une fois en température, le moteur prend ses tours sans hoquet ou hésitation. Les vitesses doivent toute passer sans forcer ni craquer et la direction ne doit pas avoir de point dur ni de flou. Lâchez le volant en ligne droite pour voir si le camping-car dévie. Tout bruit suspect venant de la mécanique ou des trains roulant doit vous alerter (claquement, grincements, sifflement). L’embrayage ne doit pas patiner ni brouter, prémices, d’une intervention coûteuse. Si vous avez un doute, démarrez en troisième, frein à main serré. Le moteur doit caler. Faites également un test de freinage, en ligne droite, en vous assurant que vous n’êtes pas suivi. Calez-vous à 50 km/h et freinez énergiquement. Le véhicule ne doit pas dévier de son cap.

Enfin, faites également conduire le vendeur pour occuper la place du passager. Cela vous permettra de juger de la manière dont votre interlocuteur a manié sa monture et vous serez plus attentif pour déceler les bruits suspects.

10 - Penchez-vous sur la garantie !

Dans le cadre d’un achat à professionnel, ce dernier en jeu sa réputation et se doit donc d’offrir des occasions de qualité. Les camping-cars en vente sont donc logiquement contrôlés et révisés. Généralement, une garantie est proposée. Les conditions de cette dernière doivent être épluchées avec attention. En effet, certaines se contentent de couvrir moteur, boîte de vitesses et pont. Autant dire pas grand-chose tant ces éléments cassent rarement et que, par exemple, les périphériques du moteur, tels le turbo ou la rampe d’injection, sont exclus. Ces garanties, légères, ne doivent donc pas être considérées comme une plus.

A contrario, certains concessionnaires offrent des couvertures plus larges, notamment les signataires de la charte Pro-CampingCar, imaginée et édictée par la Dica (Fédération nationale des distributeurs de véhicules de loisirs). Chez ces professionnels, les véhicules d’occasion (de moins de 5000 kg de PTAC, moins de 10 ans et affichant entre 1 000 et 120 000 km) ont subi plus de 80 points de contrôle avant leur mise en exposition. Ils peuvent être essayés par l’acquéreur potentiel et ils disposent d’une garantie qui couvre l’ensemble du véhicule, pour une durée maximale de 18 mois.

Cette charte comprend également le « satisfait ou remboursé », permettant à l’acquéreur d’échanger le véhicule, s’il ne lui convient pas, dans les dix jours suivant l’achat, pour un autre modèle neuf ou d’occasion, d’une valeur au moins identique, dans le stock du concessionnaire. Un vrai plus.

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