J'entame donc cette 6e semaine de confinement en... vacances ! Car oui, je suis en vacances. L'ordinateur portable s'est peu à peu éteint. Le rythme que j'avais adopté dans mon camping-car était calé sur les heures de cours habituelles. Donc plus de réveil à 7h, plus de cours le soir tard. Le confinement a dû se réorganiser autour de deux pôles essentiels : le sport dans la forêt et les films sur Netflix, auquel je me suis abonné. Me voilà donc simple enseignant vacancier, presque oisif, devant évacuer le stress d'un confinement dans 5 m2, et sans aucune activité professionnelle. Le temps étant parfait : chaud et ensoleillé, plus besoin de chauffage ni le matin, ni le soir. Je pourrais donc presque partir de mon lieu de confinement et être de nouveau autonome puisque la batterie lithium Super B et les panneaux solaires suffiraient à mes consommations journalières. Mais pour aller où ? atterrir où ? Pas évident d'aller vers le sud et de trouver un endroit tranquille, sans compter le trajet sur la route, si d'aventure je rencontrais les forces de l'ordre... bref, j'ai assez vite abandonné l'idée, d'autant plus qu'il faut que je donne l'exemple du "rester chez soi".
>> Voir aussi : Journal d'un confiné en camping-car #4
Marguerite étant ma maison, Marguerite doit rester sur son terrain, aimablement prêté par Lise la motarde. D'autant que j'ai les champs et les forêts tout autour pour dépenser mon énergie à moins de 500 m !! Les contrôles sont peu fréquents, j'ai deux aires de services dans un rayon de 15 km et les supermarchés à moins de 15 mn également. L'endroit choisi est stratégique et a été bien choisi ! Que fait un confiné quand il reste chez lui et d'autant plus dans un camping-car ? Il s'informe, regarde les bulletins, les chaînes d'information, surfe sur le Net, les réseaux sociaux... De mon camping-car perdu non loin des arbres et des vaches, je vois le monde basculer, économiquement, idéologiquement, socialement. Dans mes promenades quotidiennes autorisées, j'entends toujours le murmure du vent dans les branches, les papillons flotter au gré de leurs humeurs, et je vois notre monde s'écrouler. Cette pandémie est peut-être une guerre, c'est surtout une occasion de se demander où sont les vraies valeurs. En rentrant chaque fin d'après-midi, après avoir goûté la quiétude du soleil bienfaisant que ce soit en me promenant ou en m'allongeant sur un transat, je regarde ce camping-car, havre de paix qui attend sagement une éventuelle fin de confinement le 11 mai, prêt à sillonner les routes de France ou pas.